
Budget fédéral : Chrystia Freeland devra composer avec une marge de manœuvre réduite
Radio-Canada
Le prochain budget fédéral mettra l'accent sur trois priorités, selon des sources s'étant confiées de manière confidentielle à CBC : des mesures pour rendre la vie des Canadiens plus abordable, des investissements dans l'économie verte et des hausses bonifiées des transferts en santé.
Mais bien que les nouvelles dépenses découlant de ces priorités nécessiteront des milliards de dollars d'investissement, la marge de manœuvre de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, sera limitée par une détérioration de la situation budgétaire causée par un ralentissement économique mondial.
Les fondamentaux sont solides, mais les perspectives budgétaires sont beaucoup plus sombres qu'immédiatement après la pandémie de COVID-19, et plus sombres que lors de l'énoncé économique de novembre, explique un haut fonctionnaire.
L'inflation a diminué depuis qu'elle a atteint un niveau record, en juin, principalement en raison de huit hausses consécutives des taux d'intérêt de la Banque du Canada. N'empêche, de nombreux Canadiens, en particulier ceux qui vivent avec de faibles revenus, sont toujours en difficulté en raison de la hausse du coût de la vie.
Le gouvernement fédéral ne peut pas tout faire; il ne peut pas résoudre le problème du jour au lendemain; mais les gens ont toujours l'impression qu'ils manquent d'argent, remarque le haut fonctionnaire.
« Notre réflexion est la suivante : qu'est-ce qui peut être utile, mais qui n'aggravera pas l'inflation? Ainsi, certaines choses seront proposées aux gens pour répondre à leurs préoccupations et relâcher la pression. »
Dans ces circonstances, des mesures ayant déjà été adoptées par le passé, comme le doublement du crédit d'impôt pour la TPS et le supplément ponctuel pour les logements locatifs des Canadiens à faible revenu, pourraient être annoncées le 28 mars.
Les efforts visant à favoriser la transition du Canada vers une économie verte seront aussi bien visibles dans le budget, ne serait-ce que pour suivre l'élan donné par le président américain Joe Biden, qui a fait adopter une loi prévoyant l'injection de 500 milliards de dollars dans le secteur manufacturier et des technologies propres aux États-Unis.
Nous ne pouvons pas nous permettre de retarder ces investissements uniquement à cause de la dégradation de la situation budgétaire, a déclaré un autre fonctionnaire du gouvernement canadien. La question n'est pas de savoir s'il faut le faire, mais comment.