Budget du N.-B. : il n’y aura pas de « gros surplus » annonce le ministre des Finances
Radio-Canada
Le ministre des Finances du Nouveau-Brunswick, Ernie Steeves, dit qu'il ne peut pas promettre un gros surplus. Un discours qu'il a tenu chaque année depuis qu'il est en poste.
En rencontrant la presse, à la veille du dépôt de son budget pour 2023-2024, le ministre des Finances du Nouveau-Brunswick, Ernie Steeves, a laissé entendre qu’il ne fallait pas s’attendre à un surplus aussi élevé que l’an dernier. Selon les dernières estimations, le surplus pour l’an dernier, soit 2022-2023, s'élèverait à plus de 862 millions de dollars.
Cette année, je pense que vous verrez que ce ne sera pas la même chose, une grande partie de cet argent était non récurrent, de l'argent unique [...], je ne peux pas promettre un gros surplus demain, non, je ne peux pas promettre ça, a-t-il lancé aux journalistes, sans toutefois donner de détails.
Ce discours, toutefois, est celui qu’il a tenu chaque année depuis qu’il est ministre des Finances.
Depuis leur arrivée au pouvoir, en 2018, les conservateurs ont systématiquement sous-évalué leurs surplus budgétaires.
En 2019-2020, le surplus était, à la fin de l’année, de 26 millions de dollars supérieur à celui qui avait été prévu dans le budget annuel. L’année suivante, en 2020-2021, l’écart était de 316 millions de dollars, un écart qui a été de 1 milliard de dollars en 2021-2022, et l’an dernier, l’écart est d’au moins 827 millions de dollars, mais plusieurs analystes pensent qu’il sera, une fois les états financiers vérifiés, plus près du milliard de dollars.
À plusieurs reprises, des économistes, dont Richard Saillant, de Moncton, ont indiqué que le gouvernement sous-évaluait ses surplus. Et chaque fois, ils avaient raison.
Cette année, Richard Saillant estime que la situation financière du gouvernement devrait être plus que bonne. On a un gouvernement qui peut aisément dépenser près de 7 % à 8 % de plus l’an prochain, et encore être sur la voie pour dégager un surplus de un milliard de dollars, estime-t-il.
Le débat sur l’utilisation des fonds publics se fait lors de la session parlementaire du printemps, après le dépôt du budget. Mais si les surplus sont sous-évalués, il est difficile pour l’opposition de débattre sur l’utilisation qui pourrait en être faite.