
Bonnardel, ce farceur
TVA Nouvelles
Il faut probablement un sens de l’humour développer pour défendre un projet comme le tunnel Québec-Lévis.
Ça semble être le cas de François Bonnardel, ministre des Transports.
Habituellement peu loquace au sujet du projet pharaonesque, il s’est fendu, mardi, d’une longue lettre. Elle répondait (sans le dire explicitement) à Régis Labeaume, qui s’était lui-même, dans son ultime geste de maire, ouvert sur ses doutes et critiques à l’égard du 3e lien.
La missive de M. Bonnardel parut le jour où — pure coïncidence ! — la Protectrice du citoyen déposait un rapport accablant sur l’hécatombe dans les CHSLD, lors de la première vague. Tentative classique d’écraser une mauvaise nouvelle en lui opposant un geste de communication fort.
Au fait, c’est dans sa lettre pro-3e lien que le ministre parla de carboneutralité.
Les oppositions se sont gaussées, avec raison. Dominique Anglade pensa que «c’était une blague».
Le chef péquiste PSPP, lui, y vit une technique à la Justin: «Poser un geste irresponsable sur le plan environnemental», puis promettre de «planter 3 milliards d’arbres»... en ne le faisant jamais.
Dans l’entourage du ministre, on proteste: la compensation carbone évoquée concernait uniquement la phase de «construction du tunnel». M. Bonnardel n’a jamais dit que l’ensemble de l’opération le serait.
Mais déjà, insistait-il hier, la construction de l’échangeur Turcot fut carboneutre.