Blocage du pont Ambassador à Windsor : les manufacturiers québécois « pris en otage »
Radio-Canada
Le blocage du pont Ambassador à Windsor, en Ontario, se répercute au Québec. De la marchandise est livrée en retard et les frais de transport augmentent. Les entreprises touchées ont hâte d’un retour à la normale.
Windsor, c’est le plus grand port d’entrée au niveau du transport routier, souligne Pierre Dolbec, le président de la Corporation des parcs industriels de Québec.
C’est un point névralgique du transport entre le Canada et les États-Unis, renchérit Véronique Proulx, la présidente-directrice générale des Manufacturiers et exportateurs du Québec.
En effet, les passages incessants de camions, en temps normal, représentent 700 millions de dollars par jour d’échanges commerciaux entre les deux pays. Tout ceci est compromis depuis qu’en début de semaine des manifestants aux mesures sanitaires ont décidé d’empêcher tous véhicules d’y circuler.
Pour contourner le problème, les camions sont déviés vers le poste frontalier de Sarnia, plus au nord. Un moindre mal qui ne convient pas à Pierre Dolbec.
Sarnia, c’est à deux heures de route de Windsor. Automatiquement, tu peux additionner facilement six heures pour réussir à s’en venir ici. À part quand il y a une tempête, personne ne s’accorde six heures de plus.
Véronique Proulx assure que la situation à Windsor fait un effet boule de neige. Même si une entreprise ne passait pas par le pont Ambassador, elle est affectée parce qu'on ajoute de la pression sur l'ensemble du réseau.
Les opérations de blocage ont de lourdes conséquences sur le secteur automobile. Des usines ont dû ralentir la cadence, voire cesser certaines opérations, en Ontario et ça a des impacts pour nous au Québec, puisque plusieurs sous-traitants de ces usines sont ici au Québec, explique la responsable des Manufacturiers et exportateurs du Québec.
À sa connaissance, aucune entreprise québécoise n’a dû pour le moment modérer sa production ou procéder à des mises à pied, à cause du contexte actuel. Mais c’est clair que si les blocus devaient durer dans le temps, ça risquerait d’arriver, s’alarme-t-elle.