Blessures à la moelle épinière : stimuler des neurones pour faciliter la marche
Radio-Canada
Il est possible de générer ou de faciliter la marche en stimulant un groupe bien précis de neurones, ont constaté des chercheurs de l'Université Laval.
Cette découverte pourrait un jour venir en aide aux patients qui ont subi une blessure à la colonne cervicale ou qui éprouvent des troubles moteurs.
Notre étude identifie que les neurones glutamatergiques cunéiformes sont une bonne cible thérapeutique pour les patients qui ont des lésions de la moelle épinière, a expliqué en primeur à La Presse canadienne le chercheur Frédéric Bretzner, de la Faculté de médecine de l'Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval.
Le professeur Bretzner et ses collègues ont utilisé ce qu'il appelle des outils optogénétiques pour stimuler deux populations neuronales différentes et déterminer laquelle des deux facilitait le plus la marche.
Ces outils optogénétiques sont en fait des virus qui sont injectés dans les neurones, puis stimulés avec une lumière bleue. Cela a pour effet d'activer les neurones visés et de provoquer une réaction.
L'expérience a tout d'abord été réalisée chez des souris intactes, puis chez des souris à qui on avait infligé une lésion médullaire pour caractériser la contribution de ces différentes régions.
Cela a permis aux chercheurs, dans un premier temps, de constater que ces neurones participent à la récupération spontanée de la marche qui survient immédiatement après la blessure.
Mais au-delà de ça, dans une condition chronique, donc on parle de sept à huit semaines après la lésion médullaire, [...] on peut améliorer la qualité de la marche, a dit le professeur Bretzner.
On est encore loin d'essais chez des humains, a-t-il précisé, mais des expériences similaires ont déjà été réalisées dans la rétine. Une stimulation cérébrale profonde, qui est déjà utilisée en clinique, pourrait aussi aider à améliorer la qualité de vie de ces patients.