Billets d’avion à 500 $ : et le transport collectif terrestre, dans tout ça?
Radio-Canada
Le nouveau plan de transport aérien régional du gouvernement a fait grincer des dents de nombreux groupes environnementaux de la province, qui critiquent la Coalition avenir Québec (CAQ) de choisir d’injecter 261 millions de dollars sur cinq ans pour favoriser le transport le plus polluant, au détriment des services d’autocar et de train qui meurent à petit feu.
C’est un projet qui est l’équivalent de peser sur l’accélérateur des changements climatiques, alors qu’on doit les freiner et qu’on sait que l’avion est un problème majeur, affirme sans ambages Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat énergie à Greenpeace Canada.
Il n'est pas le seul à penser que le gouvernement Legault va tout à fait à l'encontre des efforts qui devraient être déployés pour freiner les changements climatiques, alors que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGIEC appelait tout récemment à une baisse radicale de la consommation d’énergie fossile.
Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert plus, un groupe écologiste de la Gaspésie, croit que les efforts et les investissements devraient être dirigés vers le transport collectif terrestre, que ce soit par une desserte adéquate en autocar ou en train, par exemple. D’autant que le plan pour le transport aérien demeure inaccessible pour une grande partie de la population, souligne-t-il.
« Quand on prend des décisions politiques comme ça, on agit avec une complète insouciance par rapport à ces enjeux-là. C’est complètement irresponsable. »
Les avions, on devrait, de manière générale, les clouer au sol, surtout pour ce qui est du tourisme et de ces choses-là qui ne sont pas des besoins essentiels.
Le Conseil régional de l’environnement (CRE) du Bas-Saint-Laurent, qui intervient auprès des décideurs et des acteurs socioéconomiques pour qu’ils prennent davantage l’environnement en compte, abonde dans le même sens.
À l’ère de l’urgence climatique, il est assez difficile de concevoir qu’on puisse subventionner le transport aérien alors que d’autres types de transport collectif méritent tout autant, et même encore plus, d’être subventionnés.
« Ce serait une grande aberration que le système qui est annoncé par Québec fasse en sorte de rendre le transport aérien plus attractif en comparaison au transport collectif routier, qui a un meilleur bilan carbone. »