
Bilan 2021 : nouvelle guerre froide sur fond de pandémie durable
Radio-Canada
C’est sans doute le fait saillant numéro un de l’année qui se termine : 30 ans après la fin de l’Union soviétique, la nouvelle guerre froide du 21e siècle est arrivée. L’ascension de la Chine et son face-à-face tendu avec les États-Unis ont dominé la scène mondiale.
Le monde est aussi entré résolument dans l’ère des pandémies, laquelle semble là pour rester et affecte le tissu même des relations internationales.
La pandémie de COVID-19 a bouleversé le monde de façon durable. En 2021, il est devenu clair qu'on n'en finira pas rapidement avec elle. À l’été 2020, on pouvait encore espérer, et beaucoup disaient : allez, encore six mois, un an, et quelque part en 2021, les nuages vont s’estomper… Que non!
Fin 2021, en Europe et en Amérique du Nord, les cas nouveaux de COVID-19 – mais pas les cas graves ni les décès – ont atteint des niveaux comparables aux grands pics du début de l’année. Selon les pays, on en est aujourd’hui à la quatrième vague (en Allemagne), à la cinquième (en France) ou même à la sixième (aux Pays-Bas).
L’effet des pandémies non seulement sur l’économie mondiale, mais aussi sur la force des nations et sur la coopération – ou la rivalité – entre elles, est évident. Les enjeux économiques et géopolitiques se sont entremêlés avec la pandémie : la question du partage des vaccins, par altruisme ou par intérêt bien compris, est devenue centrale.
Les deux années écoulées ont montré que la réponse à une telle situation est à la fois individuelle, régionale, nationale et mondiale.
La santé mondiale a rejoint le climat comme facteur transversal et permanent des relations internationales, et comme question récurrente et inamovible de celles-ci. Les particules virales, tout comme le dioxyde de carbone (CO2), ont franchi les frontières en déjouant les politiques.
C’est vrai, et non seulement pour la COVID-19 : l’idée s’installe qu’il faudra savoir vivre de façon permanente avec le danger des pandémies, épée de Damoclès pesant sur l’humanité. Cette idée accablante, tout particulièrement avec l’irruption du variant Omicron à la fin de l’année, s’est installée dans le paysage en 2021.
La pandémie a aggravé les relations entre les deux grandes puissances mondiales. En 2021, la nouvelle administration Biden a accusé le Parti communiste chinois de ne pas avoir réussi à contenir le virus qui a émergé de Wuhan à la fin de 2019.