Bientôt la fin des migrations irrégulières au Canada
Radio-Canada
Les images de dizaines de migrants arrivant quotidiennement au Canada (Nouvelle fenêtre), valises, passeports et parfois poussettes à la main, par le chemin Roxham aux États-Unis, devraient bientôt être de l’histoire ancienne.
C’est en tout cas, selon plusieurs sources consultées par Radio-Canada, la volonté du gouvernement de Justin Trudeau, qui est actuellement en discussion avec son homologue américain pour régler cette situation qui dure depuis des années.
Depuis l’élection de Donald Trump à la fin de 2016, des milliers de personnes ont pris la direction du Canada sur ce petit bout de terre situé en périphérie du village de Champlain, dans l’État de New York.
Dans cette région, comme Radio-Canada l’a récemment montré, la volonté de rejoindre le nord du continent a engendré une industrie florissante, avec des transporteurs privés et des chauffeurs de taxi qui se sont spécialisés dans le commerce des entrées irrégulières.
Face à ce constat, le gouvernement Trudeau s’apprête à moderniser l’Entente sur les tiers pays sûrs, signée en 2004 avec les États-Unis. À l’heure actuelle, celle-ci oblige les migrants à effectuer leur demande d’asile dans le premier pays qu’ils traversent. Or, cet accord ne vise que les points d’entrée officiels et non les passages comme le chemin Roxham.
En empruntant cette route, certains migrants peuvent donc contourner l'entente, entrer au Canada, déposer une demande d’asile et tôt ou tard obtenir un permis de travail.
Il faut colmater cette brèche, glisse une source gouvernementale bien au fait du dossier, mais qui n’a pas l’autorisation d’en parler publiquement. Dans le même temps, le cabinet du ministre de l'Immigration, Sean Fraser, reste avare de commentaires.
« Nous travaillons actuellement avec les États-Unis dans le but de moderniser l'Entente afin qu'elle puisse continuer à être un moyen compatissant et équitable de traiter les demandes d'asile dans nos deux pays. »
Des négociations sont cependant en bonne voie et elles se seraient même accélérées ces dernières semaines entre l’administration de Joe Biden, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, et le ministre Fraser.