
Biden en Georgie pour défendre la vaste réforme du système électoral
Radio-Canada
Le déplacement est symboliquement lourd et politiquement explosif : Joe Biden va promettre mardi en Georgie de tout faire pour protéger l'exercice du droit de vote par les Afro-Américains, menacé selon lui par les États conservateurs du sud du pays.
Pour cela, le président soutient désormais officiellement une manœuvre parlementaire controversée, qui permettrait au Sénat d'adopter une vaste réforme du droit électoral malgré la farouche opposition des républicains, a fait savoir un haut responsable de la Maison-Blanche.
Je ne céderai pas. Je ne tremblerai pas. Je défendrai votre droit de vote et notre démocratie contre les ennemis intérieurs et extérieurs, va lancer le démocrate de 79 ans à ces électeurs issus des minorités, qui sont censés pencher du côté démocrate, selon un extrait de son discours communiqué à l'avance.
Joe Biden, après un vibrant plaidoyer pour la démocratie la semaine dernière au Capitole, a choisi de s'exprimer en Georgie, ancien État esclavagiste, emblématique de la lutte pour les droits civiques d'hier et des déchirements politiques d'aujourd'hui.
Le démocrate, qui a bénéficié avant son élection du soutien décisif de figures de la communauté afro-américaine, leur a promis de poursuivre et de parachever les combats de Martin Luther King.
Avec la vice-présidente Kamala Harris, il doit déposer à Atlanta une gerbe sur la tombe de l'icône de la lutte contre les discriminations raciales, assassiné en 1968, et de sa femme Coretta Scott King. Puis Joe Biden visitera l'église baptiste où l'icône de la mobilisation non violente a officié.
Le président démocrate, qui a dû enterrer pour l'heure son programme social progressiste, ne peut se permettre un nouvel échec avec le projet de législation fédérale sur les voting rights (droits de vote).
Il s'agit d'harmoniser les conditions dans lesquelles votent les Américains, depuis l'inscription sur les registres électoraux jusqu'au décompte des voix, en passant par le vote par correspondance ou la vérification d'identité.
Autant de critères que plusieurs États du Sud contrôlés par les républicains, dont la Georgie, ont entrepris de modifier avec pour effet de compliquer, en pratique, l'accès aux urnes des Afro-Américains. Tout en renforçant l'emprise des autorités locales, généralement conservatrices, sur les opérations de vote.