Barricadé en décembre, il dénonce le manque de services en santé mentale
Radio-Canada
« J'ai pété psychologiquement carrément », lance candidement Bruno Roy. Il fait référence à cette nuit de décembre 2020 où il a tenu les policiers en haleine et forcé l’évacuation de plusieurs résidences autour de la sienne. Atteint de bipolarité, il estime que sans cet épisode critique il serait toujours en attente pour obtenir de l’aide psychologique.
M. Roy garde très peu de souvenirs de cette nuit-là, tout est flou dans sa mémoire. Ce soir-là, je me souviens que je n'étais plus capable de vivre dans ce monde-là. J'ai dit si je ne change pas les choses, je ne suis plus capable de supporter la lourdeur.
Le 3 décembre, il s’est barricadé dans sa résidence de Lévis pendant plus de 12 heures. L’homme qui était alors opposé aux mesures sanitaires aurait tenu des propos menaçants à l’endroit des policiers dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.
Heureusement, personne n’a été blessé, il a été arrêté, déclaré non criminellement responsable et surtout soigné. Parce qu’avant cet épisode il avait déjà crié à l’aide. Il avait tenté de contacter son psychiatre.
Quand je l’ai appelé il y a un an et demi, il n’était pas là, il était parti à la retraite, ça fait que je me suis retrouvé sur une liste d’attente. On me renvoyait à l’urgence, l’urgence me donnait des Ativan. Le manque de suivi m’a mené à ça.
Il interpelle maintenant le gouvernement pour qu’il prenne le manque de ressources en santé mentale au sérieux, autant que la pandémie.
On ramasse des milliards en un après-midi pour sauver une cathédrale à Paris, mais quand on vient pour sauver des personnes on a de la misère.