Ayez pitié de l’homme qui a peur
Métro
CHRONIQUE – Le bon sens devrait suffire à empêcher les gens de tenir compte des conseils de vie de quelqu’un qui porte des lunettes fumées à l’intérieur et ignore que les chemises existent. Et pourtant, Andrew Tate – king macho épais, version Wish de Vin Diesel et preuve que de se faire kicker dans’ tête pendant des années, c’est pas bon pour le cortex préfrontal – est récemment devenu un modèle de vie pour plusieurs hommes.
La dessinatrice jeunesse Élise Gravel a récemment publié une courte BD sur le sujet.
Dans les commentaires, on peut lire des parents dont les enfants de même pas 12 ans ont été en contact avec les idées de marde d’Andrew Tate et ses amis frufrus. Des jeunes apprennent à haïr les femmes avant d’avoir appris c’est quoi le Bouclier canadien. Heureusement que les changements climatiques vont toute casser bientôt, parce qu’on s’en va collectivement à une drôle de place, pis c’est pas proche du Bouclier canadien.
Pour de «vrais hommes» puissants et indépendants d’esprit, c’est fou comme ils sont enfermés dans un carcan limitatif qui leur dit quoi penser et surtout quoi ne pas faire. Les «vrais hommes» se vantent de ne pas être dominés par leurs émotions, contrairement aux madames et aux hommes modernes trop sensibles qui pleurent plus qu’une fois par année, quand leur équipe de football perd. Mais au fond, les mascus sont complètement dominés par une seule émotion: la peur.
La peur que les autres ne les voient pas comme des hommes virils. La peur de s’écarter d’un dogme qui leur dit quoi être et comment. La peur d’être en couple avec une femme qui a ses propres idées. La peur que les femmes autour d’eux se tannent de leur bullshit misogyne. La peur qu’on découvre que leur attitude frondeuse et méprisante n’est qu’une façade qui cache des hommes profondément terrifiés par l’intimité, les émotions humaines, l’engagement, la vulnérabilité et les efforts nécessaires pour cultiver de saines relations non seulement avec les femmes, mais avec toutes les personnes qui les entourent.
Alors ils prennent comme cible tout le monde sauf eux, parce que se regarder le nombril est beaucoup plus difficile que de rire d’un gars qui porte du vernis.
Ils passent alors à côté de la vraie question: et si être un vrai «vrai homme», c’était d’être une personne entière avec des émotions complexes, des relations riches et parfois du vernis sur les ongles plutôt qu’une caricature croisée sur Internet? Come on! Le gars porte des verres fumés À L’INTÉRIEUR!