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Avec les yeux, de Fishbach, un 2e opus doublement trempé dans les années 1980
Radio-Canada
La chanteuse et musicienne française Fishbach a lancé vendredi dernier son deuxième album, Avec les yeux. Composé entre deux rêves dans les Ardennes, sa terre natale située à la frontière belge, ce nouvel opus rappelle le son des années 1980, avec ses synthétiseurs omniprésents, ses guitares tape-à-l’oeil et ses refrains mémorables.
Sélectionnée aux Victoires de la musique en 2018 avec son premier album À ta merci, Flora Fischbach, alias Fishbach, aura attendu quatre ans pour pondre la suite. Entre-temps, il y a eu bien sûr la pandémie, mais également un premier rôle à l’écran dans la série Vernon Subutex, aux côtés de Romain Duris.
Dans les dernières années, la jeune femme de 30 ans a quitté Paris pour retrouver ses Ardennes natales; un répit nécessaire pour celle qui en avait assez du vacarme urbain.
J’ai quitté Paris parce que c’est bruyant; je n’arrivais pas à composer et à réfléchir dans tout ce bruit. Le paysage sonore est assez violent à Paris. Retourner dans les Ardennes, c’était revoir l’horizon et écouter le bruit du vent dans les feuilles, explique-t-elle.
Ce changement de décor a favorisé une introspection, qui habite plusieurs chansons de l’album, et un processus créatif plus posé. J’ai créé [l’album] très intuitivement [...] J’ouvrais mon ordinateur - parce que je compose sur ordinateur - quand j’en avais le besoin ou l’envie. C’était assez instinctif.
Sur les onze nouveaux titres de l’album, Fishbach a également tenté de pousser sa voix à l’extrême, ne s’interdisant rien pour transmettre ses émotions. Sur certains morceaux comme La foudre, sa voix descend parfois si bas qu’on a l’impression que ce pourrait être un homme qui chante, ajoutant à la sensualité androgyne qui a fait la marque de Fishbach.
J’ai essayé avec la voix d’explorer ça et d'exagérer ça encore plus. Il peut y avoir de la fougue, de la mélancolie, de la tendresse. C’est vocalement que j’ai appuyé les choses, ces sentiments qu’on traverse tous, résume-t-elle.
Cette démesure, on la retrouve aussi au niveau des guitares, avec des solos tirés d’une époque révolue, comme celui de la pièce Nocturne, qui semble avoir été créé par un groupe de hair metal aux vidéoclips sentimentalistes. La guitare est un instrument fétiche de la musicienne qu’elle décrit comme étant sexy et féminin.
Je trouve que c’est le truc le plus sexy qui soit [...] Et surtout, ça [sonne parfois] comme une chanteuse qui ferait une envolée lyrique, explique-t-elle.