Autodéfense: un cours pour survivre à son agresseur
TVA Nouvelles
Les cours d’autodéfense permettent à des victimes de violence conjugale de survivre à leur agresseur et devraient être accessibles au plus grand nombre de filles et de femmes, plaide une survivante qui a subi plusieurs années de violence verbale et physique.
« Je crois que ce cours devrait être offert à plus de survivantes, c’est certain, mais surtout à toutes les femmes et filles pour que justement, elles puissent éviter de vivre comme moi six ans de violence sans savoir comment se défendre. Je crois que ça diminuerait considérablement le nombre de victimes », soutient Audrey, une jeune femme qui a récemment échappé à un ex-conjoint violent et qui préfère taire son nom de famille.
Et elle le dit sans détour : « ce cours va me permettre de continuer à vivre ».
L’histoire d’Audrey commence comme la plupart des relations de couple. Mais après la lune de miel de quelques mois sont rapidement venus « les insultes, la séquestration, le contrôle de ma vie jusqu’à mon habillement, l’infidélité de sa part, les mensonges, puis les agressions physiques, relate la jeune femme. J’assumais ses dépenses sans que je puisse dire un mot. Je devais parfois choisir entre manger et acheter la paix. »
Un épisode particulièrement violent en 2020 l’a décidée à quitter son agresseur pour de bon. « Je ne croyais pas m’en sortir », confie-t-elle.
Pour lui, cependant, l’histoire était loin d’être terminée. « Il m’a harcelée toute l’année jusqu’au printemps [dernier] où il m’a attaquée par surprise dans la rue, le soir, quand je rentrais du cégep. Je suis tout de suite allée porter plainte à la police ».
Pendant les mois qui suivent, la jeune femme ne sort plus de chez elle, ne travaille plus, ne dort plus. Même le système d’alarme installé dans son appartement ne parvient pas à l’apaiser.
Jusqu’à ce qu’elle fasse la rencontre de l’instructeur d’autodéfense et policier nouvellement retraité du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Georges Manoli.
Il enseigne l’autodéfense depuis une douzaine d’années à des femmes orientées vers ses services par la Direction de l’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) notamment, comme Audrey, qui a obtenu trois séances remboursées.