Augmentation du nombre de porteurs du VIH attendue en Estrie
Radio-Canada
Les gens s'étant moins fait dépister pendant la pandémie, l'organisme l'Arche de l'Estrie, qui accompagne les personnes atteintes du VIH/sida, estime que le nombre de porteurs de la maladie dans la région a augmenté de 20 à 30 %.
C'est démontré, parce qu'il n'y a pas de symptômes quand on contracte le VIH. On a l'impression d'être en parfaite santé. Les gens se font généralement dépister quand ils aperçoivent des symptômes ou des marques physiques, mais avec le VIH, il n'y en a pas, souligne la directrice générale de l'organisme, Valérie Samson.
« Avec l'isolement des deux dernières années et le manque d'accessibilité au matériel stérile et aux condoms, on s'attend à une hausse de 20 à 30 % des cas de VIH. »
Il est cependant difficile de déterminer avec précision le nombre de personnes aux prises avec le VIH sur le territoire, étant donné le nombre élevé de cas non déclarés du virus.
Actuellement, 350 patients sont traités pour le VIH en Estrie. Il s'agit toutefois d'un chiffre approximatif, comme certains patients estriens reçoivent des traitements ailleurs dans la province.
La directrice générale de l'Arche de l'Estrie déplore que la stigmatisation autour de cette maladie soit encore trop présente dans la société.
Même pour ce qui est du dépistage, les gens sont plus réfractaires, car il y a beaucoup de questions, très intrusives, dans les tests du VIH, comparativement aux autres infections transmissibles sexuellement et par le sang. Il y a aussi beaucoup de discrimination envers les gens qui ont le VIH. Ils peuvent se faire refuser des emplois par crainte qu'ils soient trop malades.
« Avec les traitements, les gens ont vraiment une espérance de vie similaire à la population générale. »
Dans le cadre de la 24e Conférence internationale sur le sida, qui s'est terminée mardi à Montréal, Ottawa a annoncé l'injection de près de 18 M$ pour permettre aux citoyens de passer eux-mêmes un test de dépistage du VIH à la maison.