Au Turkménistan, le président annonce son départ et des élections anticipées
Radio-Canada
L'excentrique et autoritaire président du Turkménistan a amorcé samedi un passage de témoin avec l'annonce d'une présidentielle anticipée en mars, son fils faisant figure de dauphin même si aucune annonce n'a encore été faite.
Vendredi, Gourbangouli Berdimoukhamedov, 64 ans, aux commandes du pays depuis 15 ans, a dit avoir pris une décision difficile du fait de son âge et ajouté que le pays avait besoin de jeunes dirigeants.
Le président nous a donné pour instruction de préparer une présidentielle anticipée pour le 12 mars, a dit samedi à l'Agence France-PresseAFP Bezerguen Garraïev, porte-parole de la Commission électorale de ce pays reclus de l'Asie centrale ex-soviétique.
Le Parlement a ensuite adopté une résolution pour organiser ce vote.
Depuis des semaines, les conjectures allaient bon train sur l'avenir de ce régime parmi les plus fermés au monde. Elles prédisaient que le président voulait céder la place à son fils Serdar, 40 ans, promu à plusieurs reprises ces dernières années.
Dans les rues de la capitale, Achgabat, la plupart des personnes interrogées par l'Agence France-PresseAFP affirmaient ne pas avoir connaissance de la nouvelle, d'autres se disant surprises.
Pourquoi [est-il] si pressé? s'est interrogé Takhir Abdullaïev, retraité. Le président n'est pas encore un vieil homme. Ouvrir la voie aux jeunes est une chose. Mais il faut quelqu'un d'expérimenté à ce poste.
Selon Rouslan Miatiïev, éditeur basé en Europe du média dissident Turkmen.News, il ne fait aucun doute que la jeunesse évoquée par le président fait référence à son fils Serdar.
Alors que les motifs de ce retrait à trois ans de la fin de son mandat n'ont pas été précisés, M. Miatiïev évoque un éventuel problème de santé ou des difficultés à faire face aux problèmes économiques du pays.