
Au moins 75 cybermenaces étrangères contre le Canada identifiées dans un rapport
Radio-Canada
Une nouvelle analyse universitaire a permis d'identifier au moins 75 cybermenaces étrangères de nature politique ou industrielle visant le Canada depuis 2010, allant de tentatives de voler des recherches liées à la COVID-19 jusqu'au ciblage d'activistes ouïghours qui militent pour les droits de la personne.
Le rapport de chercheurs de l'Observatoire des conflits multidimensionnels de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) a révélé que le cyberespionnage représentait plus de la moitié de ces épisodes.
Le centre réunit des chercheurs canadiens et internationaux qui étudient comment des acteurs étrangers tentent de déstabiliser des États, d'affaiblir des sociétés et des institutions et de miner des systèmes critiques au moyen de cyberattaques, de désinformation et d'ingérence politique.
L'analyse porte sur ce que le centre considère comme des cyberincidents géopolitiques ou stratégiques, c'est-à-dire des événements qui ne sont pas principalement liés à une activité politique criminelle ou nationale, mais plutôt à des rivalités mondiales et à une concurrence stratégique.
On dit que ces événements sont le plus souvent organisés à l'extérieur du Canada, habituellement orchestrés par des gouvernements étrangers à des fins politiques, économiques ou autres.
Les cibles comprennent les autorités publiques canadiennes, le grand public, les établissements de recherche et les entreprises, les particuliers ou les organisations internationales établis au Canada.
Certains ciblaient spécifiquement le Canada, tandis que d'autres visaient plusieurs pays, dont le Canada, peut-on lire dans le rapport.
Les organismes canadiens de sécurité se font de plus en plus entendre au sujet des cybermenaces provenant de l'étranger, qui visent à voler des renseignements précieux ou à s'ingérer dans les affaires politiques en répandant des faussetés ou même en compromettant les élus.
Le cyberespionnage visant les secrets d'État et la propriété intellectuelle ainsi que la surveillance ciblée des individus ont compté pour 49 des 75 incidents analysés par le centre.