Au Maine, un film reconnaît que des Autochtones ont été scalpés
Radio-Canada
Les Autochtones ont subi de nombreuses atrocités de la part des colons européens. En plus des maladies qui ont été introduites et des territoires qui ont été volés. Ce qui est moins connu, c’est que les autorités britanniques ont autorisé des chasseurs de primes à scalper des Autochtones durant la période coloniale.
Des membres de la nation des Penobscots, au Maine, ont produit un film éducatif racontant cette sombre période de l’histoire américaine.
C'était un génocide, accuse Dawn Neptune Adams, de la nation des Penobscots, une des réalisatrices du film intitulé Bounty.
Le film ne vise pas à placer les Américains sur la défensive ou à les blâmer. Les réalisateurs disent vouloir s'assurer que cette histoire ne soit pas oubliée, en promouvant une plus grande compréhension du passé.
En novembre 1755, le lieutenant-gouverneur de la province de Massachusetts Bay, Spencer Phips, a accordé aux citoyens de Sa Majesté l'autorisation de tuer des Penobscots pendant tout le mois. Chaque scalp d'homme ramené valait une récompense d'une somme équivalant à 12 000 $. Celui d'une femme valait la moitié moins. Des scalps d'enfant valaient aussi une récompense.
Certains colons recevaient parfois des terres.
Cette déclaration est connue de plusieurs Penobscots, car une copie du document est exposée dans les bureaux de la tribu, à Indian Island, au Maine.
Si chaque Américain connaissait toute l'histoire de ce pays, même les côtés les plus sombres, les plus malaisants, cela nous aiderait à mieux nous entendre et à mieux nous comprendre, soutient Maulian Dana, autre coréalisatrice.
Les Européens et les Autochtones ont scalpé leurs ennemis, mais les autorités britanniques ont porté cette pratique à un autre niveau en la récompensant, soulignent les réalisatrices.