Au bout du rouleau, des infirmières quittent le monde de la santé pour de nouveaux défis
Radio-Canada
Aussi loin qu’elle se souvienne, Christelle Ishimwe a toujours voulu travailler dans la salle d'urgence d'un hôpital. Par contre, le mois dernier, elle a décidé de prendre un nouveau chemin dans la vie.
Elle a choisi de quitter son emploi à l’Hôpital d’Ottawa pour se consacrer à temps plein aux soins infirmiers dans le nord de la province.
Dans les cliniques des communautés des Premières Nations du Nord, Christelle Ishimwe dit qu’elle a le temps de bien traiter ses patients et qu’elle ne se fait pas maltraiter.
Je suis excitée, heureuse du prochain chapitre, mais je veux vraiment dire à quel point cela me culpabilise, lorsque vous sauvez littéralement votre peau et laissez vos amis et collègues derrière vous.
La pandémie a rendu un travail difficile encore plus difficile, dit-elle. Elle se souvient des quarts de travail où le manque de personnel était criant, parfois jusqu’à sept infirmières manquantes sur le plancher.
Le pire, par contre, a été les mauvais traitements infligés par les patients et les familles, ainsi que le manque de soutien qu’elle ressentait de la part de l’administration de l’Hôpital d’Ottawa. C’est cela qui l’a poussé à changer de voie.
Si c’était dans une banque et que quelqu’un vous criait dessus, vous frappait ou vous crachait, votre responsable lui dirait : ‘’Non, ce comportement ne passe pas, vous devez partir’’. Mais ça ne se faisait pas à l’hôpital. Vous n’avez pas de soutien.
Christelle Ishimwe comprend que les patients peuvent vivre du stress, leur famille aussi, mais c’était devenu trop pour elle de devoir affronter de tels comportements.
Selon la présidente de l'Association des infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario (RNAO) Doris Grinspun, ce sentiment de sous-évaluation enlève tout espoir et tout personnel aux hôpitaux.