Attaque de London : les policiers se sont intéressés aux activités en ligne de l’accusé
Radio-Canada
Les agents du service de police de London ont saisi plusieurs appareils électroniques au domicile de Nathaniel Veltman dans les jours suivant son arrestation et ont trouvé du matériel qui semble « de nature haineuse » dans un ordinateur, ainsi qu’un logiciel qui sert à accéder au web caché. L’homme de 21 ans est accusé de l'attaque au véhicule-bélier qui a fait quatre morts au sein d'une même famille musulmane le 6 juin 2021.
CBC/Radio-Canada a obtenu une série de documents liés à l’enquête, des dénonciations en vue d’obtenir un mandat de perquisition qui avaient été mises sous scellés en juin dernier.
À la suite d’une requête de plusieurs médias dont CBC/Radio-Canada fait partie, un juge de la Cour supérieure de justice de l’Ontario a ordonné plus tôt ce mois-ci la levée des scellés sur la plupart de ces documents. La majeure partie des informations qui y sont contenues tombent toutefois sous le coup d’un interdit de publication, dans le but de protéger le droit de l’accusé à un procès juste et équitable.
Nathaniel Veltman fait face à quatre chefs d'accusation de meurtre prémédité et à un chef de tentative de meurtre relativement au seul survivant de l’attaque. Les procureurs de la Couronne estiment aussi que le geste posé par l'accusé était un acte terroriste.
Dans les sections rapportables des documents, on apprend notamment que deux perquisitions ont été menées le 12 juin 2021 par la police de London : l’une au domicile de l’accusé et l'autre là où le véhicule conduit par le suspect a été remorqué, après son arrestation le soir de l’attaque.
L’équipe intégrée de la sécurité nationale de la division ontarienne de la Gendarmerie royale du CanadaGRC (O-INSET) a porté assistance aux agents de la police locale pour ces perquisitions. Les policiers expliquent qu’ils ont fait appel à ce groupe au cas où d’éventuelles accusations relèveraient de leur mandat (qui peut impliquer des menaces ou l’usage d’actes de violence grave contre des personnes dans le but d’atteindre un objectif politique, religieux ou idéologique, ainsi que les activités terroristes).
Les policiers ont ainsi demandé à fouiller un Dodge Ram identifié comme le véhicule conduit par le suspect. Ils cherchaient également une machette dans un étui orange et noir, un couteau de poche camouflage, un couteau dentelé, un pistolet Airsoft (qui est une réplique d’arme à feu propulsant des billes) et une hache.
Au domicile de l’accusé, les policiers étaient à la recherche de peinture noire en aérosol, et aux deux lieux de perquisition, ils cherchaient des appareils cellulaires et des ordinateurs.
Pour appuyer leurs demandes de perquisition, les policiers mettent de l’avant non seulement le motif, mais aussi l’état d’esprit possibles de l’accusé, qu’ils jugent pertinents.