Attaque au camion-bélier : une victime rend l’âme
Radio-Canada
Le cœur d'Amaresh Tesfamariam s'est arrêté de battre plusieurs fois au cours des dernières années.
Chaque fois, le personnel s'est empressé de la ramener à la vie dans les hôpitaux où elle a séjourné depuis qu'elle est devenue l'une des 26 victimes de l’attaque au camion-bélier de la rue Yonge, à Toronto, le 23 avril 2018.
Mme Tesfamariam, chaque fois, retournait à sa rééducation. Elle a dû réapprendre à parler à travers une valve de ventilation, un processus rendu difficile par sa paralysie à partir du cou.
Pourtant, elle gardait le sourire, selon sa famille, et remplissait même la pièce d'un rire tonitruant quand elle le pouvait.
Le 28 octobre, son cœur a finalement cessé de battre pour de bon, dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Michael Garron. Elle est décédée en raison d'une hémorragie pulmonaire massive due au fait qu'elle était sous respirateur depuis des années, a indiqué sa famille.
Sa vie était belle, puis l'attaque a eu lieu, a déclaré sa sœur Azeb Tesfamariam lors d'une entrevue téléphonique depuis l'Érythrée, où la femme de 65 ans a été enterrée la semaine dernière.
Elle ne s'est jamais plainte, elle n'a jamais maudit, a déclaré son frère Belay Tesfamariam depuis Washington.
Le 23 avril 2018 à 13 h 20, elle appelait sa sœur pour discuter. Les deux se parlaient de nombreuses fois chaque jour. Mme Tesfamariam a dit à sa sœur qu'elle voulait profiter du soleil en cette journée exceptionnellement chaude avant de se rendre en métro à Fudger House, le foyer de soins de longue durée où elle travaillait comme infirmière.
Environ 10 minutes plus tard, Mme Tesfamariam, alors âgée de 62 ans, marchait vers le nord sur le trottoir de la rue Yonge alors qu'Alek Minassian se dirigeait vers elle dans une camionnette de location. Elle s'est arrêtée à la vue de la camionnette et a essayé de s'écarter de son chemin, a-t-on appris lors du procès pour meurtre, mais elle a été frappée et projetée au sol, subissant de multiples blessures.