Attaqué depuis 20 ans, le sac de plastique résiste
Radio-Canada
Depuis presque 20 ans, le sac de plastique à usage unique est devenu un véritable symbole de la pollution engendrée par les petits gestes du quotidien.
On a tous vu des scènes qui nous montrent un sac [...] puis la tortue marine qui va engouffrer ça en pensant que c’est une méduse, en pensant que ça se mange. Ce sont des images très fortes qui ont déclenché le bal. C’est devenu soudainement l’exemple typique du gaspillage, parce qu’il ne pouvait à peu près servir qu’une fois, raconte Marc Olivier, professeur-chercheur au Centre de transfert en écologie industrielle (CTTÉI).
Pratique et peu coûteux, le sac d’emplettes en plastique s’est taillé une place dans nos habitudes de consommation. En le pointant du doigt, on levait le voile sur la surconsommation de plastique à usage unique et sur ses conséquences néfastes sur l’environnement.
On est devenu dépendant au plastique. Et ça, c’est un problème parce que, justement, ça nous a facilité la vie, mais en même temps, ça nous l’a empoisonnée, nous dit Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGEC).
Afin de freiner la multiplication des sacs, une série de mesures et d’options de rechange ont été retenues au cours des années. Certaines tentatives ont été plus heureuses que d’autres.
Le Code volontaire de bonnes pratiques sur l’utilisation des sacs d’emplettes adopté en 2008, entre autres par l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA) et le Conseil canadien des distributeurs en alimentation (CCDA), a contribué à réduire l’utilisation des sacs de 52 %. Parmi les mesures les plus courantes : le paiement des sacs d’emplettes uniservices et la mise en marché de sacs réutilisables.
Des industriels ont, pour leur part, misé sur le développement de nouveaux matériaux pour créer des sacs jetables. Les tentatives se sont toutefois révélées infructueuses.
On a inventé des sacs qui étaient faits en plastique biodégradable. Mais le temps que ça prend pour se dégrader est tellement long. On a même inventé des sacs minces qui réagissent avec l’oxygène de l’air [...] ce n’est pas mieux, finalement, soutient Marc Olivier, professeur-chercheur.
La réglementation municipale est une autre voie explorée pour réduire l'utilisation des sacs d’emplettes à usage unique. À Montréal, le bannissement des sacs de plastique commence à être un sujet de discussion dès 2010.