Assaut du Capitole : la commission dénonce une manipulation « éhontée » de Trump
Radio-Canada
La commission d'enquête sur l'assaut du Capitole s'est attaquée jeudi aux tentatives « éhontées » de Donald Trump de pousser le département de la Justice à soutenir ses fausses allégations de fraude électorale autour de la présidentielle remportée par Joe Biden.
Au cours de cette cinquième audition publique, les neuf élus – sept démocrates et deux républicains répudiés par leur parti – ont détaillé les pressions exercées par M. Trump sur le département et ses efforts pour nommer à sa tête un de ses fidèles, prêt à une ingérence dans les résultats d'une élection présidentielle.
Donald Trump ne voulait pas simplement que le département de la Justice enquête. Il voulait que le département de la Justice l'aide à légitimer ses mensonges et déclare sans fondement que l'élection était truquée, a noté le président de la commission, Bennie Thompson.
Les élus sont revenus sur les tensions au sein du département les jours précédant le 6 janvier 2021, lorsque le président battu s'était heurté à une révolte interne tandis qu'il tentait d'installer un de ses proches à la tête de l'institution.
C'était une tentative éhontée d'utiliser le département de la Justice pour faire progresser les intérêts politiques personnels du président, a ajouté M. Thompson.
L'ancien secrétaire adjoint à la Justice par intérim, Richard Donoghue, a témoigné pour sa part avoir dit à de nombreuses reprises à l'ancien président américain que ses accusations de fraude électorale étaient infondées.
M. Trump a simplement répété avoir gagné l'élection présidentielle. Le président a dit : "Dites juste que l'élection était truquée et laissez le reste entre mes mains et celles des élus républicains", a raconté M. Donoghue, en se basant sur ses notes prises lors d'une conversation téléphonique avec M. Trump et l'ancien secrétaire à la Justice par intérim Jeffrey Rosen.
Voyant que les plus hauts responsables du département de la Justice refusaient de plier, le président battu a tenté d'installer un de ses proches à la tête de l'institution. Jeffrey Clark, un fonctionnaire de rang intermédiaire ayant adopté les théories mises en avant par le président sur une élection truquée, devait annuler les conclusions du département – qui n'avait trouvé aucune preuve de fraude ayant pu changer l'issue du scrutin de novembre.
Jeffrey Clark devait aussi intervenir au nom du département pour refuser de certifier le résultat de l'élection dans l'État clé de Georgie, où Joe Biden l'avait emporté avec seulement 12 000 voix d'avance.