Assaut du Capitole : la chronologie des « mensonges » de Trump décortiquée
Radio-Canada
Son procureur général, une ribambelle de conseillers et même sa propre fille… une commission parlementaire a fourni lundi une chronologie troublante de la façon dont Donald Trump a tenté de se maintenir au pouvoir après sa défaite à la présidentielle de 2020, assurant que l’élection lui avait été « volée », malgré les dénégations répétées de ses plus proches fidèles.
Avant même l’élection, M. Trump avait décidé que, qu’importent les faits et la vérité, s’il perdait l’élection, il affirmerait qu’elle était truquée, a affirmé Zoe Lofgren, élue démocrate membre de cette commission cherchant à faire la lumière sur la responsabilité du milliardaire républicain dans l’attaque du Congrès américain par ses partisans, le 6 janvier 2021.
L’ex-président a réagi dans la soirée, dénonçant une parodie de justice dans un communiqué de 12 pages où il réitère en outre ses allégations erronées de fraude concernant l’élection de 2020.
Cette comédie […] est une tentative éhontée de détourner l’attention du public de la vérité […] qui est que les Américains sont massivement venus à Washington le 6 janvier 2021 pour tenir leurs élus pour responsables des signes évidents d’activité criminelle lors de l’élection, écrit Donald Trump dans ce document en dépit des innombrables preuves du contraire.
Après près d’un an d’enquête, ce groupe d’élus avait plus tôt dans la journée livré un récit minutieux sur les manœuvres de l’ancien président entre le soir de l’élection présidentielle et l’assaut du Capitole.
Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote le 3 novembre 2020, Joe Biden et Donald Trump sont au coude-à-coude. Il devenait évident que l’élection ne serait pas décidée ce soir-là, a confié Ivanka Trump, la fille de l’ancien président et à l’époque l’une de ses plus proches conseillères, dans un témoignage diffusé lundi par la commission.
Pourtant, peu avant 02 h 30 du matin, Donald Trump se présente devant les télévisions américaines depuis les salons de la Maison-Blanche. Honnêtement, nous avons gagné l’élection, lance-t-il, malgré le décompte toujours en cours.
Il était bien trop tôt pour prendre ce genre de décision, a jugé Bill Stepien, le directeur de campagne de Donald Trump, devant ce groupe d’élus. Un des seuls à encourager le président dans sa démarche ce soir-là? Son avocat personnel, Rudy Giuliani, qui selon un des conseillers du président témoignant devant la commission, était clairement en état d’ébriété.
Le 7 novembre 2020, juste avant 11 h 30, Joe Biden est déclaré vainqueur. Ce même jour, le directeur de campagne de Donald Trump assiste à une réunion avec le président sortant. Nous lui avons dit ce que nous pensions être ses chances de victoire à ce stade […], qu’il y avait peut-être 5 ou 10 % de chances qu’il gagne, détaille Bill Stepien. Le président était de plus en plus en colère, raconte M. Stepien. Le dirigeant décide alors de changer ses équipes pour s’entourer de personnes qui le soutiennent dans sa croisade.