Assassinat d'une Afghane en France: jugé pour l'avoir égorgée, son mari se pose en victime
TVA Nouvelles
«Sa femme et ses enfants sont devenus son obsession»: accusé d'avoir égorgé sa femme en pleine rue, en France, en 2018, l'Afghan Rashid Askar s'est apitoyé sur son sort jeudi, au deuxième jour de son procès, niant toute violence et accablant sa défunte épouse.
Pendant près de deux heures, ce prévenu de 41 ans jugé depuis mercredi par la cour d'assises du Doubs (est de la France) pour «assassinat», a décrit son difficile parcours de migrant afghan et la souffrance dans laquelle, selon lui, sa femme l'a plongé en voulant le quitter.
Une version inaudible pour son fils de 15 ans, Omid : «Je souhaite qu'il aille le plus longtemps possible en prison pour ce qu'il a fait».
«Ma mère a rejoint mon père qui lui a promis qu'il avait changé, mais il n'avait pas changé», a-t-il expliqué à la cour.
L'adolescent l'a confirmé : «J'ai toujours vu mon père taper ma mère. Le moindre prétexte était bon pour frapper ma mère. Je voyais parfois ma mère avec du sang».
Rashid Askari, qui a avoué les faits, mais minimise sa responsabilité, a détaillé la chronologie de sa vie en France, où il est arrivé en 2014 et où sa femme, également afghane, l'a rejoint en 2017. Il a parlé de sa vie avec moult détails, jusqu'à l'instant où il l'a tuée en pleine rue le 30 octobre 2018, à Besançon, dans l'est de la France. Un meurtre qu'il n'a pas pu raconter.
«Monsieur nous explique qu'il s'est retrouvé avec un couteau et qu'il ne sait pas ce qu'il a fait à ce moment», a relevé le président de la cour Matthieu Husson. «Maintenant il le sait : 19 coups de couteau, dont 12 coups dans la région de la tête et du cou, deux qui correspondent à un geste d'égorgement», a-t-il énuméré, lapidaire, lui demandant d'expliquer son geste.
«Ce jour-là tout était blanc devant mes yeux», a répondu le prévenu dans sa langue natale, traduit par une interprète.
Interrogé par le président, les avocates des parties civiles et l'avocat général, il a obstinément nié les principaux éléments matériels du dossier.