Arsenic : la Fonderie Horne claque la porte du comité de la santé publique
Radio-Canada
La Fonderie Horne à Rouyn-Noranda quitte le comité créé par la santé publique pour faire le suivi de l'étude sur l'exposition à l'arsenic des enfants du quartier Notre-Dame, a appris Radio-Canada. Propriété de la multinationale Glencore, la direction de l'usine n'est plus satisfaite du mandat.
Les membres du Comité consultatif de suivi de l'étude de biosurveillance ont été avisés mardi soir et la chaise de l'entreprise est restée vide, indiquent trois sources.
À ce comité siègent non seulement des représentants de la santé publique de l'Abitibi-Témiscamingue, du CISSS, de la Municipalité et du ministère de l'Environnement du Québec mais aussi des résidents ainsi que des groupes citoyens et environnementaux.
Il s'agit d'un lieu d'échanges, notamment pour répondre aux inquiétudes de la population à la suite des résultats d'une étude sur les rejets polluants qui « préoccupent » les autorités de la santé.
À l’automne 2018, la santé publique régionale a mené un dépistage du plomb, du cadmium et de l’arsenic chez les jeunes enfants qui vivent dans le quartier Notre-Dame, adjacent à la fonderie. Les résultats indiquent que ces enfants sont 3,7 fois plus exposés à l’arsenic, un cancérigène reconnu, que des enfants qui ne sont pas exposés à des sources industrielles d’arsenic.
« Des résultats extrêmes, jusqu’à 40 fois plus élevés que la moyenne de la population témoin et n’ayant pas pu être attribués à d’autres sources environnementales d’arsenic que celles provenant de Glencore Fonderie Horne, ont également été mesurés. »
Récemment, le mandat de ce comité a été élargi pour couvrir davantage de questions en matière de santé et d'environnement ainsi que l'ensemble du territoire de Rouyn-Noranda, ce qui a déplu à l'entreprise. Le nom du comité changera aussi pour devenir Comité santé et environnement.
Nous avons pris connaissance il y a peu du nouveau mandat, explique la porte-parole de la Fonderie Horne, Cindy Caouette. Elle souhaite dorénavant se concentrer sur d'autres instances pour communiquer avec ses partenaires.
« Ce comité n’ayant plus l’objectif de faire un suivi sur les études de biosurveillance dans le quartier Notre-Dame mais bien sur la santé et l’environnement de l’ensemble du périmètre urbain de Rouyn-Noranda, nous avons pris la décision de ne plus y siéger. »