Arrêt de l’usine du lac à la Pêche : le maire avoue qu’il a dû agir de façon précipitée
Radio-Canada
Depuis jeudi, environ 30 000 citoyens de Shawinigan sont visés par un avis d’ébullition. La Ville a annoncé mercredi devoir arrêter son usine de traitement de l’eau potable du lac à la Pêche pour revenir à l’ancien système d’approvisionnement. Le préavis aura été très court pour les commerçants et les hôpitaux, notamment, et le maire Michel Angers admet que la Ville a dû agir de façon précipitée.
Je vais être très honnête avec vous. Quand on a fait la conférence de presse, on devait annoncer la fermeture de l’usine pour le lundi ou le mardi de la semaine prochaine pour laisser le temps aux gens justement de faire leurs provisions, avoue le maire de Shawinigan, en entrevue à l’émission Toujours le matin.
Michel Angers estime que les gens ont tout à fait raison de ne pas être contents de la situation. Le plan de communication n’a pas tourné comme il le souhaitait. Dès mardi matin, en catastrophe, la directrice [des travaux publics] est débarquée dans mon bureau en me disant : "On est en train de perdre l’usine. On va revoir le même scénario que l’année dernière." Il fallait absolument faire quelque chose, explique-t-il.
Michel Angers a dû devancer l’arrêt de la station de filtration de l’eau de lac à la Pêche pour empêcher une arrivée massive de sédiments dans le ruisseau, en raison des membranes de filtration de l’usine qui se colmatent. J’aurais souhaité, moi aussi, avoir une semaine pour aviser notre population de ce qui était pour arriver. Malheureusement, la situation s’est dégradée très rapidement, poursuit-il.
La Ville de Shawinigan a avisé les hôpitaux, les CHSLD et certains commerces quelques heures avant d’émettre son avis d’ébullition. L’annonce a créé un effet de panique et les gens se sont rués vers les commerces pour se procurer de l’eau.
La propriétaire du IGA Extra de Shawinigan admet que la journée de jeudi a représenté un enjeu. Parce que là, tout le monde a un petit peu paniqué, raconte Selena Baril, en entrevue à l’émission Toujours le matin. Nous, quand on pèse sur le bouton pour faire une commande supplémentaire d’eau, ça n’apparaît pas comme par magie dans nos commerces.
La propriétaire ajoute que l’avis d’ébullition complique aussi les opérations de certains départements dans son commerce, comme le prêt-à-manger, les fruits et légumes et la poissonnerie.
On ne peut pas utiliser l’eau du robinet pour nettoyer les fruits et légumes, par exemple. Notre table à glace pour le poisson, il a fallu trouver un système parce que là, je ne peux pas mettre mes poissons directement sur la glace, comme la glace est faite à partir de l’eau du robinet. C’est toutes des petites mesures qu’il faut mettre en place rapidement, explique-t-elle.
Des complications semblables sont vécues par les restaurateurs. Tous les endroits où ils font de la nourriture, on en a pour quelques semaines à avoir des problèmes, indique la copropriétaire du restaurant Clarah, dans le secteur de Saint-Gérard-des-Laurentides, Chantal Bordeleau.