
Armes nucléaires au Bélarus : des doutes subsistent sur les intentions de la Russie
Radio-Canada
En annonçant le déploiement d'armes atomiques sur le territoire de son allié bélarusse, la Russie a suscité une vague de réprobation occidentale sur un nouveau « chantage nucléaire » dans sa guerre contre l'Ukraine, mais des doutes subsistent sur la réalité de ses intentions.
Comme à plusieurs reprises depuis qu'il a lancé son armée contre Kiev en février 2022, Vladimir Poutine brandit la menace nucléaire pour montrer sa détermination et faire pression sur les alliés de l'Ukraine.
Chancelleries et experts occidentaux relativisent toutefois la menace.
Samedi, le président russe a annoncé le déploiement au Bélarus – État frontalier de l'Ukraine, de la Pologne et de la Lituanie – d'armes nucléaires dites tactiques, donc de courte portée.
Il balaye depuis les condamnations de l'Occident, relevant que les États-Unis ont depuis longtemps déployé des armes nucléaires en Europe (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Turquie).
Et plusieurs pays de l'OTAN disposent de missiles capables d'emporter des charges nucléaires.
On savait déjà que la Russie progressait vers l'adoption d'un accord type OTAN avec le Bélarus [...]. Il n'y a rien de nouveau, écrit sur son compte Twitter le Dr Jeffrey Lewis, expert américain en non-prolifération nucléaire.
De fait, la Russie avait déjà installé en 2016 des missiles Iskander à capacité nucléaire dans l'enclave de Kaliningrad, entre Pologne et Lituanie.
Vladimir Poutine a indiqué que dix avions bélarusses étaient prêts à utiliser ce type d'arme, précisant avoir transféré des missiles Iskander capables d'emporter une ogive nucléaire.