Armes d’assaut : PolySeSouvient montre aux députés des trous dans les règlements
Radio-Canada
Des militants qui veulent faire interdire une gamme d'armes d'assaut au Canada signalent aux législateurs fédéraux que les réglementations gouvernementales interdisant ces armes sont contournées par les fabricants canadiens.
Dans une lettre envoyée cette semaine, le groupe PolySeSouvient exhorte les députés à soutenir la modification de la définition d'arme à feu prohibée dans le Code criminel afin d'inclure toutes les armes à feu actuelles et futures qui entrent dans la catégorie.
Le gouvernement libéral a interdit quelque 1500 modèles et variantes d'armes à feu, dont l'AR-15 et le Ruger Mini-14, par décret en mai 2020 au motif qu'ils n'ont pas leur place dans la chasse ou le tir sportif. Un programme de rachat planifié obligerait les propriétaires à vendre ces armes à feu au gouvernement ou à les rendre inutilisables aux frais du gouvernement fédéral.
PolySeSouvient affirme que sans une définition claire des armes d'assaut dans le Code criminel, le Canada sera confronté à une prolifération de dizaines de milliers d'armes de ce type.
Le groupe comprend des étudiants et des diplômés de Polytechnique Montréal, où un homme armé a tué 14 femmes en décembre 1989.
La lettre est signée par la porte-parole du groupe Nathalie Provost, qui a été blessée lors du carnage, Suzanne Laplante-Edward, dont la fille Anne-Marie a été tuée, de même que Heidi Rathjen, diplômée de l'école et coordonnatrice de PolySeSouvient.
Le groupe affirme que plus tôt cette année, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a accordé une classification sans restriction au Lockhart Tactical Raven 9, une carabine semi-automatique fabriquée au Canada. Parmi les autres armes semi-automatiques récemment introduites qui ne sont pas concernées par l'interdiction, citons le Sterling Arms R18 Mk.2, le Crusader 9 et le RS-Q2 Osprey.
En tant qu'armes à feu sans restriction, elles ne sont pas non plus enregistrées à l'extérieur du Québec et sont soumises à des exigences d'entreposage moins strictes, note PolySeSouvient.
PolySeSouvient se demande si le fait que les modèles nouvellement introduits ne soient pas présents en grand nombre, du moins dans un premier temps, explique pourquoi ils sont autorisés.