Armand McKenzie : un Innu dans le ventre d’une compagnie minière
Radio-Canada
Il a travaillé des années durant pour Tata Steel. Et pas sur les chantiers. Plutôt à un haut poste de direction. Considéré comme « un vendu » par certains, un leader inspirant par d’autres, Armand MacKenzie, un Innu, a tenté de trouver l’équilibre entre son attachement au Nitassinan (le territoire) et ses objectifs professionnels. Rencontre.
Armand MacKenzie sort d’une séance photo. L'expert-conseil dans le secteur minier porte encore un beau costume quand il raconte son histoire à Espaces autochtones.
Toute ma vie, j’ai connu les mines. J’ai vu les projets, les machineries sur notre territoire de chasse… Mon père était journalier dans une mine, raconte-t-il, lui qui s’apprête à s’envoler pour la Russie afin d’y établir de nouveaux contacts.
C’est donc assez naturellement que cet Innu originaire de Matimekush-Lac John a commencé à s’intéresser à l’industrie minière et à ses rouages.
Il a alors participé à des conventions et a fini par comprendre un peu mieux comment cette industrie fonctionne. Cela l’a conduit, avec son frère, à créer une première entreprise d’exploration minière dans laquelle il explique avoir embauché des Autochtones.
De fil en aiguille, il s’est intéressé aux liens entre les Autochtones et les sociétés minières, et s’est donc familiarisé avec les ententes signées entre les deux parties.
Des chefs de bande, qui connaissaient son expertise, ont commencé à le contacter pour obtenir ses conseils lors de négociations.
Mais c’est l’autre camp qui a réussi à mettre définitivement le grappin sur Armand MacKenzie. Chez Tata Steel, il est devenu membre du conseil d’administration et vice-président, relations gouvernementales.
Durant 10 ans, il a porté cette cravate.