Après leur fermeture, des minières marquent encore l’environnement de Schefferville
Radio-Canada
Conrad André les a vus du ciel, alors qu’il revenait en avion de la Côte-Nord. Des cours d’eau rouge qui lacèrent le paysage. Une fois les pieds sur terre, il s’est directement rendu à cet endroit. Et le constat ne s’est pas fait attendre.
Chaque année, il y a des eaux rouges avec la fonte des neiges. J’ai déjà fait plusieurs demandes auprès de Terre-Neuve-et-Labrador [car ces eaux rouges se trouvent sur ce territoire, NDLR], je n’ai jamais eu de réponse, explique Conrad André.
Conrad André est connu comme un gardien du territoire traditionnel, le Nitassinan. Cela fait de nombreuses années qu’il essaye d’éveiller les consciences par rapport aux dégâts que peuvent causer les minières.
C’est lui qui avait informé en premier Espaces autochtones de la situation au bassin Goodwood, cette installation de Tata Steel qui n’était plus étanche.
Aujourd’hui, il en veut aux anciennes minières en exploitation dans ce coin reculé du Québec. IOC avait une installation proche du lac Redmond, là où il a observé les eaux rouges cette année.
Conrad André est inquiet. Pour moi, l’eau devrait être claire. Cette couleur n’est pas normale, il y a beaucoup de résidus de métaux là-dedans, assure-t-il.
Il pense que les sédiments ferreux finissent par cacher la nourriture des poissons.
Le chef de Schefferville, Réal McKenzie, est conscient des inquiétudes de certains membres. Il estime toutefois que Conrad André en fait un peu trop. Les eaux rouges, ça ne m’inquiète pas, ajoute-t-il.
Quant au nettoyage des anciennes installations, le chef rappelle que des lois existent à ce sujet, mais il concède : Je ne sais pas quand ça sera fait, mais oui, un moment, il faudra que ce soit nettoyé. Et si ce n’est pas fait, on ira réclamer.