
Après les supernovae, voici les micronovae!
Radio-Canada
Un type d'explosion stellaire inconnu à ce jour a été détecté à l’aide du Très Grand Télescope (TGT) de l'Observatoire européen austral (ESO), situé dans le désert d'Atacama, au nord du Chili.
Nous avons découvert et identifié pour la première fois ce que nous appelons une micronova, affirme dans un communiqué Simone Scaringi, astronome à l'Université de Durham, au Royaume-Uni, et l’une des auteurs de ces travaux, publiés dans la revue Nature (en anglais).
Comme les supernovae, les micronovae sont des explosions extrêmement puissantes qui se produisent à la surface d'étoiles en fin de vie, appelées naines blanches.
Dans un système à deux étoiles, une naine blanche peut voler de la matière à son étoile compagnon si elles sont suffisamment proches. Lorsque ce gaz tombe sur la surface très chaude de la naine blanche, il déclenche la fusion des atomes d'hydrogène en hélium. C’est l’explosion.
Dans le cas des supernovae, ces explosions thermonucléaires se produisent sur toute la surface stellaire. De telles détonations font brûler et briller toute la surface de la naine blanche pendant plusieurs semaines, explique Nathalie Degenaar, astronome à l'Université d'Amsterdam, aux Pays-Bas, et coauteure de l’étude.
Les micronovae sont des explosions semblables, mais à plus petite échelle (et plus rapides), qui se produisent sur certaines naines blanches possédant des champs magnétiques très puissants qui canalisent la matière vers les pôles magnétiques de l'étoile.
« Pour la première fois, nous avons vu que la fusion de l'hydrogène peut également se produire de manière localisée. L'hydrogène peut être contenu à la base des pôles magnétiques de certaines naines blanches, de sorte que la fusion ne se produit qu'à ces pôles magnétiques. »
Cela conduit à l'explosion de bombes à microfusion, qui ont environ un millionième de la force d'une explosion de nova, d'où le nom de "micronova", ajoute Paul Groot.
Il faut noter que l’emploi du terme micro est très relatif, puisqu’une seule de ces explosions peut brûler environ 20 000 000 de milliards de kilogrammes de matière, ce qui équivaut à quelque 3,5 milliards de pyramides de Khéops de matière stellaire en seulement quelques heures.