
Après les jeux d’évasion, place au théâtre d’enquête
Métro
Nous sommes au milieu des années 1920. Quatre bandits volent une banque, mais les choses ne se déroulent pas tout à fait comme prévu. Alors que les esprits s’échauffent, une cinquantaine de personnes regardent la scène en cherchant les motivations de tout un chacun. Le but? Décider du salut – ou non – de ces malfrats.
Ce n’est pas un jeu d’évasion. Ce n’est pas non plus une pièce de théâtre ni un meurtre et mystère. C’est un nouveau concept immersif qu’on peine un peu à définir, mais qui a le potentiel d’engendrer la même frénésie que les escape games.
Un peu tout le monde a voulu tenter l’expérience des jeux d’évasion quand ils ont commencé à germer aux quatre coins de la ville. Ça a trouvé un public fidèle et récurrent, mais à moins de toujours proposer de nouvelles salles, les adeptes finissent par faire le tour… et le commun des mortels a pu se lasser au bout de quelques tentatives.
Même si leurs salles continuent d’attirer les foules, l’entreprise Ezkapaz a flairé la bonne idée en commençant à développer cette nouvelle expérience immersive il y a déjà trois ans. Une pandémie (vous en avez peut-être entendu parler!) a retardé les plans, mais voilà que le braquage roule maintenant depuis quelques semaines au bar Le 4e mur, dans le Quartier latin.
Le speakeasy – dont le menu n’est pas disponible les soirs de représentation – devient les planches de ce «théâtre d’enquête» où nous sont proposées une demi-douzaine de courtes scènes. Entre chacune, on nous remet des «indices» qui nous permettent d’en savoir plus sur le parcours des personnages et ce qui les a menés vers une vie de crime. Comme public, on se transforme en jury et notre verdict final les condamnera à une éternité de tourment ou au salut.
Il y a certainement des pistes intéressantes dans cette nouvelle proposition. Déjà, c’est une toute nouvelle façon de présenter un récit, en plus d’être une expérience franchement inédite. Les aventures immersives ont la cote ces temps-ci et celle-ci réussit à se distinguer des autres en nous demandant d’analyser ce qu’on voit et de confronter nos opinions à ceux des autres. Et on ne peut pas dire non à un de ces trop rares moments où l’on doit se tenir loin de son téléphone!
S’il y a du potentiel, le concept a quand même encore besoin d’être peaufiné. Déjà, c’est trop long: on nous annonce une expérience de deux heures et demie qui, dans les faits, s’est étirée sur un peu plus de 3 heures.