Après la pandémie, «c’est un défi d’attirer les gens dans les salles»
Métro
Des cuivres qui bourdonnent, des rafales de solos et surtout… un public de retour! Les 31 mars et 1er avril, deux festivals de jazz montréalais s’uniront pour offrir une véritable fête au théâtre Outremont. Le lieu accueillera le collectif YEY, qui regroupe les productions Yari, les disques Effendi et les Productions Yves Léveillé. Ce dernier, qui réside à Rosemont, s’est entretenu avec Métro.
Yves Léveillé: Depuis 5 ans, j’organise «Bourdonnements Jazz» avec le théâtre d’Outremont. On joue un concert par mois pendant 4 mois. Cette fois-ci, on a créé un évènement spécial pour la 5e édition. Pour ce mini festival, on s’est associé à un collaborateur important : Jazz en Rafales, qui existe depuis 15 ans. Avec Alain Bédard – contrebassiste et responsable des disques Effendi – on s’est dit : «Pourquoi pas faire un événement unique ?». Ça fait deux ans qui ne se passe rien par rapport à la pandémie.
Y.L.: Il y aura deux groupes par soir [NDLR, Auguste 1.0 et MachiNations le jeudi; Phare d’Yves Léveillé et Le Jazzlab Orchestra le vendredi]. Ils seront les deux parties de 50 minutes d’un même concert, avec une pause. Les gens doivent encore porter le masque. On voulait faire quelque chose de festif, léger, pas trop pesant, pour que les spectateurs soient confortables. Ce sera une vraie fête.
Y.L.: C’est une détente et une vraie joie. Pendant la pandémie, j’ai fait plusieurs concerts web au théâtre Outremont. C’était dans une salle sans public et avec des caméras. On a fait Jazz en Rafale sur internet également. On a bouleversé notre programmation, ça va sans dire. Certains concerts ont été déplacés, et on n’en a pas fait autant.
Y.L.: Quand tu fais de la musique de performance en salle, une bonne partie de l’expérience se passe avec le public. Avec ses réactions, tu as un feedback automatique. Une caméra ne te donne pas ça. Tu peux présumer que les gens écoutent apprécient. Mais tu restes dans un contexte «technique», même s’il y a toujours du plaisir à jouer avec les collègues. Le public, c’est la raison d’être en salle. La magie opère. Les gens célèbrent avec toi le moment de la musique vivante. C’est un vrai plaisir.
Y.L.: Plus ça se rapproche, plus je suis excité et aussi nerveux. C’est un défi, après la pandémie, d’attirer les gens dans les salles. Ils ont pris l’habitude d’écouter les concerts sur le web. Il faut remettre la machine en marche, redonner le goût de quitter la maison pour écouter du jazz dans une salle. Mais j’ai confiance, le printemps va nous aider. Là, j’ai envie de jouer. Enfin, on va le faire avec du monde dans la salle! J’ai tellement hâte.
Y.L.: J’ai vécu à différents endroits de Montréal. Il y a 3 ans, j’ai trouvé un endroit où je pouvais mettre mon piano et installer un studio de musique, ici, à Rosemont. En 15 ans, le boulevard Masson a tant changé. C’est devenu un lieu inspirant pour moi. Il y a une vie culturelle, de communauté. Je trouve mes attaches dans la ville, et aussi dans mon quartier. Il a sa couleur dans Montréal. Ici, c’est plus le Québec, il y a beaucoup d’artistes. Ici, je suis stimulé.