Appel au boycottage de Rammstein après des accusations d’agressions sexuelles
Radio-Canada
Associations de défense des femmes et responsables politiques se mobilisent pour forcer l'annulation de concerts de Rammstein en Suisse et en Autriche après les accusations d'agressions sexuelles portées contre le chanteur du groupe de métal allemand.
La Jeunesse socialiste suisse (JS) a lancé jeudi soir une pétition pour faire annuler les concerts prévus les 17 et 18 juin dans la capitale helvétique, bien que les avocats de Till Lindemann – la voix et le parolier du groupe – démentent formellement les accusations portées par plusieurs jeunes femmes depuis le mois de mai.
Ces accusations d'agressions sexuelles doivent être prises au sérieux! La seule chose responsable à faire dans ce contexte, c'est annuler les concerts, estime Thomas Bruchez, vice-président de la JS auprès de l'agence Keystone-ATS.
À 13h00 heure de Montréal vendredi, la pétition avait recueilli plus de 4000 signatures sur les 5000 visées, et elles augmentaient rapidement, la presse helvétique s'étant fait un large écho de cet appel. Plusieurs regroupements sociaux soutiennent également l'initiative.
Dans les colonnes du tabloïd Blick de vendredi, le comité bernois du collectif de la grève féministe a exigé que l'équipe organisatrice renonce aux concerts, et dit réfléchir à une possible action devant le stade du Wankdorf, où doivent se dérouler, à guichet fermé, les deux représentations.
Dans l'Autriche voisine, le parti Alternative verte a également appelé à l'annulation des concerts prévus à Vienne les 26 et 27 juillet. Il est de la responsabilité des organisateurs de ne pas offrir une tribune à des agresseurs présumés, a estimé Viktoria Spielmann, chargée des questions féminines pour le parti écologiste.
Une pétition affichait vendredi après-midi près de 5000 signatures.
Rammstein – dont bon nombre de chansons ont des références sexuelles très crues– – est le groupe germanophone qui vend le plus d'albums au monde et son succès planétaire repose aussi sur la démesure de ses concerts, à grand renfort de pyrotechnie et de la présence physique imposante de Till Lindemann avec sa voix de basse profonde.
L'affaire a débuté fin mai avec le témoignage d'une Irlandaise de 24 ans accusant le chanteur et parolier du groupe de l'avoir droguée et agressée sexuellement à l'issue d'un concert le même mois en Lituanie.