Antilles françaises : éruption de violences et tirs sur les forces de l’ordre
Radio-Canada
La Martinique et la Guadeloupe, deux îles des Antilles françaises, sont secouées par un mouvement social et de contestation des mesures sanitaires qui a vite été émaillé de violences, y compris de tirs contre les forces de l'ordre dans la nuit de lundi à mardi.
Le mouvement de contestation de la vaccination obligatoire contre la COVID-19 pour le personnel soignant et les pompiers a été déclenché le 15 novembre en Guadeloupe, avec un appel à la grève générale d'un collectif d'organisations syndicales et citoyennes. Celles-ci réclament aussi la hausse des salaires et des minima sociaux (allocations aux plus démunis) ainsi que la baisse des prix des carburants et du gaz.
Il a dégénéré les jours suivants, avec des barricades, des pillages de magasins, des incendies et même un vol d'armes et de munitions dans un poste de garde-côtes de la douane, à Pointe-à-Pitre, le chef-lieu de la Guadeloupe.
La Martinique a embrayé une semaine plus tard, lundi, les manifestants y bloquant notamment les principaux axes routiers.
Dans la nuit de lundi à mardi, policiers et pompiers ont été la cible de tirs d'arme à feu à Fort-de-France (Martinique) sans qu'il y ait de blessés, selon le Parquet, mais aussi en Guadeloupe, selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
La situation est toujours très difficile, a estimé ce dernier mardi, ajoutant que ce qui est certain, c'est que le rétablissement de l'ordre public est le préalable à toute discussion.
La veille, pour tenter de sortir de l'impasse, le gouvernement français avait annoncé la création d'une instance de dialogue pour accompagner les soignants et les pompiers opposés à l'obligation vaccinale.
Selon Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer, les violences sont le fait de personnes qui sont malheureusement déjà défavorablement connues des services de police ou de la justice, qui se servent de cette crise pour s'exprimer dans la violence.
Selon les autorités françaises, plus de 90 interpellations et plus de 60 gardes à vue ont eu lieu depuis le début de la crise.