Annie, un émerveillement du début à la fin
Radio-Canada
La comédie musicale Annie était attendue à Québec.
Ce classique de Broadway, adapté de nombreuses fois au cinéma et à la télévision, a été revisité en français par le metteur en scène Serge Denoncourt. S'est joint à lui Manuel Tadros qui a également participé à la traduction en français du livret original. Ils nous proposent une version québécoise très enracinée dans la langue populaire.
Dès l’ouverture, on se laisse tout de suite entraîner dans l’impressionnant décor de l’orphelinat. Déjà, on sent que l’on aura affaire à un spectacle qui ne nous laissera pas indifférents.
Les projections en arrière-plan et les décors nous amènent dans le New York des années 30, durant la grande dépression. Une dizaine de fillettes exécutent une première chorégraphie et hop, le public est déjà charmé. Et avec raison! On se laisse absorber par les nombreux numéros musicaux, les transitions brillamment exécutées entre les pièces et surtout l’interprétation des comédiens.
Pour Kayla Tucker, la production a tapé dans le mille. Quel talent cette jeune fille! Le personnage d’Annie était fait pour elle. Son assurance sur scène est époustouflante, tant au niveau de la voix que de la gestuelle. On ne sera pas surpris de la revoir dans d’autres productions.
Au total, une trentaine d’artistes se partagent la scène. Il faut souligner la performance de plusieurs d’entre eux dont David Savard qui interprète le rôle de l’attachant M. Warbucks et Miss Farrell (Véronique Claveau), rayonnante à souhait. La gardienne de l’orphelinat, jouée par Geneviève Alarie, est une méchante comme on les aime, sans aucune pitié pour ses orphelines. On ne peut pas non plus passer à côté du chien d’Annie, un Goldendoodle qui attire instantanément la sympathie du public dès son arrivée sur scène.
Quant au décor, le rythme est là. On mise sur une alternance des lieux grâce à de nombreuses projections et des modules déplacés par les interprètes. Les transitions sont rapides et bien exécutées.
À tout ça se mêlent les costumes, réalisés par Pierre-Guy Lapointe, qui sont franchement de toute beauté. Il y en a plus de 300 alors on imagine toute la logistique nécessaire dans les coulisses.
On retrouve un petit côté burlesque à la mise en scène, le tout accompagné de répliques qui font rire au bon moment. Annie, c’est du théâtre populaire, attendrissant. Serge Denoncourt a visé juste : il a réussi à nous émerveiller du début à la fin.