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Analyse de l’élection fédérale: les victoires du «Nous» québécois
TVA Nouvelles
J’ai gagné mes élections au Québec et au Canada, car les deux partis qui faisaient la promotion du « nous » qu’il soit d’inspiration sociétale ou appuyant le concept de nation ont remporté la victoire, soit le Parti libéral et le Bloc québécois.
Des exemples? La victoire des libéraux, appuyés par le Bloc québécois, prônant le financement d’un programme de garderie est un progrès non seulement pour le Québec, mais aussi pour le reste du Canada. Les Québécois récolteront 6 milliards pour le financement de leur propre réseau devenu un modèle inspirant, aidant ainsi les conjoints à avoir accès plus facilement au marché du travail.
Un autre exemple, l’espoir d’une politique assurant un meilleur contrôle des armes d’assauts et des armes de poing. Il faudra pour la réussir une coalition libérale- Bloc québécois afin de s’assurer que ces armes soient hors de portée sur le plan légal afin d’éviter que le Canada ne devienne un « farwest » comme les E.U.
Enfin, dans la région de Québec, je souligne la victoire du ministre libéral Jean Yves Duclos qui a su résister au financement du 3e lien autoroutier amenant quotidiennement plus de 50 000 autos et camions au centre-ville de Québec. Un non-sens environnemental mettant en péril la qualité de vie des citoyens au centre-ville de Québec. Beaucoup de bloquistes partagent mon point de vue sur cette question puisqu’il a obtenu plus de 3000 voix de majorité contrairement à 325 voix lors de la dernière élection.
Au Québec, la marginalisation du vote conservateur et du NPD, n’est pas une surprise et voici pourquoi : malgré l’appui du premier ministre Legault au parti conservateur, ce dernier n’a pu récolter de nouveaux sièges à la Chambre des communes au Québec, même avec une plate-forme faisant une large place au transfert de pouvoirs, que ce soit en immigration, un formulaire d’impôt unique, des transferts de fonds en santé et la non-contestation de la loi 21 sur la laïcité de l’état.
Pourquoi un tel échec? Le débat sur la vaccination obligatoire pour les fonctionnaires fédéraux est apparu davantage prioritaire pour les citoyens, le chef conservateur hésitant à l’imposer à ses propres députés, il perdait ainsi toute crédibilité compte tenu de l’importance de la 4e vague actuelle et du débat pour la vaccination obligatoire dans le milieu de la santé qui débutera le 15 octobre prochain au Québec. Les contradictions de son programme sur le contrôle des armes à feu ont fini par le discréditer par ses hésitations, comme son prédécesseur le fut sur l’accès à l’avortement.
Pour le NPD, le simple fait que son chef propose non seulement de maintenir l’allocation de la PCRE aux travailleurs autonomes sans emploi, mais qu’il propose d’augmenter ce montant alors que des milliers d’emplois sont disponibles, lui enlève toute crédibilité sur le plan économique. De plus il s’oppose à la loi sur la laïcité de l’État, ce qui le condamne à être éternellement dans la marge au Québec.
En somme, les Québécois ont gagné sur les deux tableaux, en maintenant un gouvernement minoritaire à Ottawa, ils pourront continuer à défendre leurs intérêts collectifs tant sur le plan sociétal (libéraux et bloquistes) qu’en tant que nation (bloquistes et conservateurs). L’instinct de survie du « Nous » l’a emporté sur l’individualisme du « je ». Bravo aux citoyens québécois pour leur jugement et leur sagesse!