Amos souhaite unir les villes dans la lutte contre la maltraitance faite aux enfants
Radio-Canada
La Ville d’Amos invite les autres municipalités de la région à lutter contre la maltraitance et à signer la Charte municipale pour la protection de l’enfant en février 2022.
Cette charte a été lancée en avril dernier par la municipalité de Fortierville, dans le Centre-du-Québec, pour souligner le 100e anniversaire du décès d’Aurore Gagnon, surtout connue sous le nom d’Aurore l’enfant martyre. Toutes les municipalités du Québec ont été invitées à signer la charte, mais peu d’entre elles l’ont fait.
Le directeur général de la Ville d’Amos, Guy Nolet, s’est senti interpellé par le touchant témoignage de l’auteure et journaliste Nancy Audet, qui raconte son histoire d’enfant de la DPJ dans le livre Plus jamais la honte : le parcours improbable d’une petite poquée. Il souhaite que les municipalités de la région s’engagent dans la lutte contre la maltraitance faite aux enfants, un phénomène qu’il trouve inacceptable.
Je pense qu’il faut faire quelque chose. Il faut faire des choses pragmatiques, tangibles, pas juste en parler ce matin et faire une conférence, ça va être quoi la suite, après la signature de février. Je sais que des municipalités plus importantes en termes de population ont signé la charte, je me suis dit : l’Abitibi-Témiscamingue, on est une grosse ville de 150 000 habitants, on peut-tu accoter les autres villes? Il faut faire quelque chose de régional, mobiliser la région. On l’a déjà fait dans d’autres domaines, bien là je pense que les enfants, c’est une bonne cause, a-t-il raconté en conférence de presse lundi à Amos.
Le conseil municipal d’Amos a adhéré à l’initiative et le maire Sébastien D’Astous a pris son bâton de pèlerin pour solliciter les autres élus municipaux de la région ainsi que le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni, à Pikogan, pour qu’ils signent la charte en février 2022. D’autant plus que la région compte le plus haut taux de signalement en protection de la jeunesse au Québec.
L’objectif, c’est qu’on crée vraiment un buzz, que les municipalités emboîtent le pas pour dire: chez nous, ça fera. On ne veut pas de ça, de la maltraitance. On n’aime pas les statistiques, c’est peu reluisant, mais on va faire partie de la solution pour que ça s’amoindrisse avec le temps. C’est sûr qu’il va toujours en avoir, mais on veut qu’il y en ait moins, fait-il valoir.
Il ne fait aucun doute pour le président de la Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue, Martin Ferron, que toutes les municipalités de la région appuieront cette démarche.
On répond présent parce que ça nous touche tous de près ou de loin, la maltraitance envers les enfants. Ce sont nos citoyens de demain, on ne peut pas tolérer la maltraitance d’aucune façon. Les tabous doivent être tassés, on doit ouvrir le rideau, on doit dénoncer cette réalité-là. Il faut mettre en place dans nos milieux des moyens pour aider ces jeunes-là, ces femmes-là et ces parents-là qui ont des problèmes aussi. Il faut partager l’information et s’assurer de protéger nos enfants, a affirmé celui qui est aussi maire de Malartic et préfet de la MRC Vallée-de-l’Or.
Une implication que salue le directeur régional de la protection de la jeunesse, Donald Vallières.