Amnistie internationale contrainte de quitter Hong Kong
Radio-Canada
Amnistie internationale a annoncé lundi la fermeture de ses bureaux à Hong Kong, estimant « impossible » d'y travailler librement en raison de la loi draconienne sur la sécurité nationale imposée l'an dernier par Pékin.
Cette décision, prise le cœur lourd, est due à la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, qui rend impossible en pratique pour les organisations de défense des droits de la personne à Hong Kong de travailler librement et sans crainte de sérieuses représailles de la part du gouvernement, a expliqué dans un communiqué la présidente de l'ONG, Anjhula Mya Singh Bais.
L'ancienne colonie britannique restituée à la Chine en 1997 a longtemps bénéficié de son système légal distinct du reste du pays et garantissant la liberté d'expression et de réunion. De ce fait, de nombreuses organisations non gouvernementales et de nombreux médias ont choisi la ville comme base régionale.
Mais le fait que les groupes locaux de défense des droits et les syndicats aient été récemment pris pour cibles est le signal d'une intensification de la campagne menée par les autorités pour débarrasser la ville de toute voix dissidente. Il est de plus en plus difficile pour nous de continuer à travailler dans un environnement aussi instable, a ajouté la présidente d'Amnistie internationale.
L'ONG, présente depuis plus de 40 ans à Hong Kong, y dispose de deux bureaux : sa section locale et son quartier général régional pour l'Asie du Sud-Est et le Pacifique. La section locale fermera le 31 octobre, et le bureau régional, d'ici fin 2021.
Adoptée en juin 2020, la loi sur la sécurité nationale, qui selon Pékin a permis à Hong Kong de retrouver la stabilité après les manifestations pro-démocratie gigantesques et souvent violentes de 2019, a radicalement transformé le paysage politique, culturel et légal du territoire.
Le texte punit tout acte constitutif de sécession, subversion, collusion avec des forces étrangères ou terrorisme. Rédigé de façon très floue, il rend en fait illégale l'expression de presque toute forme d'opposition. Certains crimes contre la sécurité nationale sont passibles de la prison à vie.