Amateurs de télétravail, le futur vous sourit!
Métro
Flexible, le télétravail séduit de plus en plus. Bien qu’imposé aux employés sans grande préparation il y a deux ans, ce mode de travail pourrait à présent obliger les employeurs à s’ajuster, malgré leurs réticences.
« C’est le grand changement. Une personne sur deux aimerait aujourd’hui conserver un mode de travail hybride alternant du temps au bureau et du temps à la maison, contre seulement 10 % qui aimeraient retourner à temps plein au bureau », annonce la spécialiste en gestion des ressources humaines, en économie et en sociologie du travail, Diane-Gabrielle Tremblay.
La titulaire de la Chaire de recherche sur les enjeux socio-organisationnels de l’économie du savoir, à la TÉLUQ, précise toutefois que le télétravail séduit davantage les travailleurs de plus de 55 ans et les propriétaires — ceux qui possèdent de grands espaces pour travailler à la maison. Il peut aussi s’avérer plus compliqué pour les femmes télétravaillant avec de jeunes enfants à la maison.
Cela dit, « il y a un écart entre les souhaits des employés et ce que veulent les employeurs. Gérer tout le monde à distance, ça présente des défis d’organisation », rappelle la chercheuse, qui intervenait plus tôt ce mois-ci, à l’ouverture du colloque de l’Acfas sur les transformations du travail post-pandémie.
Au printemps 2020, pas moins de 38 % des travailleurs canadiens se sont soudain retrouvés en train de travailler de la maison, contre 4 % en 2016. Au printemps 2021, ils étaient encore 32 %. Or, près de 80 % de ces nouveaux télétravailleurs jugeaient cette expérience très ou plutôt positive, et aimeraient télétravailler au moins la moitié de leurs heures de travail, une fois la pandémie terminée.
Autrement dit, le travail à la maison, d’abord imposé, devient le premier choix de plusieurs, à présent qu’ils y ont goûté. Pour toutes sortes de bonnes raisons : moins de déplacements, plus de gain de temps et de flexibilité, meilleure concentration, meilleure conciliation travail-famille…
Même du côté des employeurs, le bilan s’avère plutôt positif. Leur grande crainte de baisse de la productivité n’a pas eu lieu.