Allemagne : verdict attendu pour l’ex-patron d'Audi dans le scandale de « Dieselgate »
Radio-Canada
L'ancien PDG d'Audi, qui a plaidé coupable dans l'affaire du « Dieselgate », devrait devenir mardi le premier dirigeant du groupe Volkswagen à écoper d'une condamnation pénale dans le scandale mondial des moteurs diesels truqués.
Rupert Stadler, ex-patron de la firme aux anneaux entre 2007 et 2018, pourrait se voir infliger une peine de prison avec sursis d'un maximum de deux ans et une amende de 1,1 million d'euros, selon la proposition formulée par le tribunal de Munich qui va rendre son verdict dans la matinée.
L'ancien cadre de 60 ans a contesté les faits reprochés tout au long de son procès qui s'est ouvert en septembre 2020, avant d'accepter en mai de plaider coupable pour bénéficier d'une peine moins lourde que les dix ans de prison encourus.
Devant les juges, M. Stadler a avoué avoir eu connaissance courant 2016 de valeurs d'émission des voitures diesel susceptibles d'être manipulées et avoir laissé leur commercialisation se poursuivre en Allemagne jusqu'à début 2018.
Cela devrait lui valoir une condamnation pour fraude par omission.
Le Dieselgate a provoqué un scandale mondial et lourdement entaché la réputation de l'industrie automobile allemande.
En 2015, à la suite d'accusations de l'agence environnementale américaine (EPA), Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de moteurs de type EA 189 sur ses véhicules diesel d'un logiciel capable de les faire apparaître comme moins polluants lors de tests en laboratoire et sur les routes.
M. Stadler, un financier de formation, n'est pas accusé d'être l'instigateur de la fraude mais d'avoir eu connaissance de l'installation de logiciels illégaux et de n'avoir rien fait pour y mettre fin.
L'accusation a estimé que l'ancien PDG avait causé des dommages à hauteur de 69 millions d'euros, correspondant à la commercialisation à tort de 26 546 véhicules pendant la période incriminée.