Allégations de fuites aux camionneurs : un suivi nécessaire, selon un ex-chef de police
Radio-Canada
L’ex-chef du Service de police d’Ottawa (SPO), Charles Bordeleau, est d’avis que les corps policiers doivent faire la lumière concernant les allégations de fuites d’informations policières survenues pendant le convoi des camionneurs, qui a paralysé le centre-ville d’Ottawa l’hiver dernier.
Si l’information confidentielle partagée concerne une enquête ou un plan, c’est problématique. Si c’est vrai, les services policiers devraient faire enquête pour déterminer s’il y a eu une fuite, les raisons [de cette fuite], et ainsi tenir les personnes responsables.
M. Bordeleau a toutefois tenu à nuancer un tantinet les propos du principal avocat des camionneurs Keith Wilson, qui a témoigné mercredi devant la commission Rouleau. Me Wilson a soutenu que des fuites provenant du SPO, de la Police provinciale de l'Ontario (PPO), de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) alimentaient les organisateurs du convoi des camionneurs pendant leur occupation du centre-ville d'Ottawa, en février dernier.
En tout temps, [les leaders du convoi] avaient un degré de connaissance élevé quant aux plans opérationnels de la police, a affirmé Me Wilson.
Je pense que ça alimente le discours [des camionneurs voulant que des policiers étaient solidaires de leur cause]. Il faut prendre cela en considération, a tenu à tempérer M. Bordeleau au micro de l'émission Les matins d'ici.
Selon l'ancien chef du SPO, il est également possible que les fuites d’informations soient parfois volontaires. Il faut identifier le type d’information partagée, la sensibilité et si la personne a été autorisée, car ça peut être une stratégie utilisée par les policiers.
Mais si des policiers ont réellement partagé des informations, sans autorisation, dans le but d’aider les camionneurs, les fautifs s’exposent à des conséquences, poursuit-il.
Si c’est un agent en service, ça pourrait être de l’abus de confiance en vertu de la Loi sur [les services policiers] ou du Code criminel.
Par contre, s’il est question d’un policier retraité, il est à l’abri desdites conséquences, précise M. Bordeleau, car il n’y a pas de codes pour gérer les agents à la retraite.