Aliments locaux : quel est le rôle des poules d’arrière-cour?
Radio-Canada
Même si elles se trouvent toutes deux sur l’île Manitoulin, les communautés de Wiikwemkoong et Billings, dans le Nord de l’Ontario, diffèrent dans leur stratégie pour renforcer l’offre locale en denrées alimentaires.
Une accompagne et encourage ses résidents à élever des poules; l’autre interdit la pratique dans certaines zones, bien qu’elle envisage actuellement de la permettre sous certaines conditions.
Or, selon Kim Neale, consultante en action climatique et résidente du canton de Billings, les conditions proposées par le conseil sont si restrictives qu’elles auront un effet dissuasif sur les résidents, ce qui nuira à l’approvisionnement en produits alimentaires locaux.
Sur la plus grande île au monde en eau fraîche, l’approvisionnement en produits locaux est particulièrement important, les produits importés d’ailleurs coûtant environ 30 % plus cher en raison des frais de transport.
À cela s’ajoutent les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et l’inflation.
Ces deux conditions ont créé un véritable engouement pour le jardinage et l’élevage de poules dans la Première Nation Wiikwemkoong depuis deux ans, selon la coordinatrice du programme de ressources agricoles de la communauté, Annette Peltier-Flamand.
Mais le conseil municipal de Billings, lui, ne considère pas l’élevage de poules d’arrière-cour comme étant une stratégie pour lutter contre la hausse des prix de la nourriture.
Les poules ne sont pas nécessairement la solution, puisqu'elles coûtent cher à obtenir et entretenir, soutient Bryan Barker, conseiller municipal du Canton.
Pour Céleste Smith, une résidente de Kagawong qui compte une dizaine de poules dans son jardin, les réglementations imposées par le canton de Billings ont d’importantes répercussions financières et émotionnelles.