
Alimentation Couche-Tard se prépare au passage de l’essence à la recharge
Radio-Canada
Pour Alimentation Couche-Tard, Alain Bouchard a toujours vu grand. Désormais, il voit loin : plutôt que de faire le plein d'essence au dépanneur, l'automobiliste du futur y rechargera son véhicule électrique. En entrevue avec Patrice Roy, cet entrepreneur prospère explique sa vision et revisite son œuvre.
Quand Alain Bouchard entre dans un des commerces d'Alimentation Couche-Tard, il s'intéresse en premier lieu aux personnes qui s'y trouvent, parce que ce sont elles qui font arriver les choses, dit-il. Ensuite, il pose ses yeux sur la marchandise, sur comment les gens circulent.
Dans le commerce de détail, la concurrence est féroce. Qualité et efficacité du service sont donc de mise. Et profitabilité... D'où l'importance qu'attache Alain Bouchard à l'aménagement des magasins.
C'est des batailles de rue à tous les jours, décrit M. Bouchard, qui a fondé avec trois autres entrepreneurs Alimentation Couche-Tard, un chef de file dans le domaine du commerce de proximité. On doit se battre pour garder nos clients, alors il faut avoir vraiment une belle motivation.
Par exemple, pour réduire le goulot d'étranglement au moment de payer, la direction de Couche-Tard tente l'expérience des caisses libre-service dans ses magasins, un laboratoire.
Ce n'est pas le seul laboratoire de Couche-Tard. En Norvège, où le géant québécois s'est implanté, il est le plus gros détaillant doté d'équipements de recharge pour véhicules électriques. Ces bornes de recharge sont aussi vendues aux particuliers. Plusieurs milliers de résidents ont nos équipements, précise Alain Bouchard.
Le président du conseil d'administration de Couche-Tard n'écarte pas la possible transposition de cette expérience au Québec. C'est encore un programme à l'étude, dit-il, car beaucoup de facteurs sont à prendre en considération.
Une chose est sûre : le modèle d'affaires de Couche-Tard, qui repose notamment sur la vente d'essence, doit évoluer. Une réflexion qu'avait entreprise Alain Bouchard il y a plusieurs années déjà, lors d'une réunion de son C. A. à Copenhague.
Le portrait s'est précisé. Depuis deux ou trois ans, plus de 80 % des voitures vendues sont électriques ou hybrides en Norvège, note-t-il.