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Alexandra Gilbert : écrire entre antiquités, surconsommation et survivalisme
Radio-Canada
Préservation du patrimoine familial, surconsommation et survivalisme : le rapport aux objets et leur valeur sont au cœur du deuxième roman d’Alexandra Gilbert, Obsolète.
Dans ce nouveau titre, l'auteure Alexandra Gilbert met en scène Marie, qui, à la mort de son père, doit se départir des antiquités qu’il a accumulées au cours de sa vie en respectant ses dernières volontés.
Alexandra Gilbert a elle-même dû casser maison quand son propre père a été contraint, pour des raisons de santé, de déménager dans une maison de retraite. À l’instar du paternel de Marie, son père possédait également une impressionnante collection d’antiquités.
J’ai pris conscience que l’intérêt pour le patrimoine, pour les antiquités, qui avait été très fort dans les années 1980 et 1990, en termes de valeur marchande, avait vraiment subi les contrecoups de l’ère du clic, de l’ère du préfabriqué, de la consommation facile, raconte Mme Gilbert. Je me suis mise à écrire vraiment pour évacuer un peu ce que je ressentais.
Par le biais des trois hommes gravitant autour de son héroïne, Alexandra Gilbert explore donc le choc des idées et des valeurs entre un amateur d’antiquités, un consommateur effréné et un survivaliste.
Contrairement à sa créatrice, Marie entretient une relation d’amour-haine avec les meubles et objets anciens recueillis par son père, Jean-Claude. Comme elle ne peut toutefois s’en débarrasser d’un seul coup, si elle veut toucher à son héritage, Marie devra faire le point sur sa conception de l’utilité et de la valeur intrinsèques des objets, mais aussi des hommes qui l’entourent.
À son héroïne, Alexandra Gilbert associe une courtepointe. C’est [l’idée] de tisser petit à petit son cheminement qui est épars, qui chevauche différentes valeurs, différents mondes, pour en faire un tout, finalement, qui est cohérent et qui est douillet, fait-elle valoir.
Le conjoint de Marie achète et revend ou jette les objets, en quête constante du plus récent gadget électronique ou du réfrigérateur le plus performant. Philippe surconsomme de manière compulsive, au point de lentement mais sûrement privilégier le virtuel au réel, y compris dans ses relations humaines. Et au point de préférer échanger avec Kaya, son assistante vocale, plutôt qu’avec Marie.
À quel objet Alexandra Gilbert associe-t-elle Philippe? La réponse de l’auteure fuse : Un petit rond qu’il pense dominer. Une adjointe virtuelle qui est tellement anodine qu’il ne se rend pas compte qu’il vient de mettre le pied dans un engrenage infernal.