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Alanis Obomsawin : raconter les Premières Nations par l’image
Radio-Canada
Toute sa carrière, l'artiste abénaquise Alanis Obomsawin s'est donné comme mission de témoigner de la réalité des Premières Nations. Plusieurs de nos archives retracent le parcours de cette cinéaste combative.
Ce qui est dommage, c’est qu’on a oublié ce que l’Indien a enseigné aux Blancs. C’est l’Indien qui l’a bel et bien sauvé de la mort quand il est venu ici. Et quand ils racontent que les Blancs sont allés découvrir les pays, monter dans les montagnes et qu’ils ont fait ci et ça, y’avait toujours un Indien devant qui lui montrait le chemin. On a oublié de mentionner ça.
Avant de connaître une remarquable carrière dans le domaine cinématographique, Alanis Obomsawin s’est donné comme mandat de dévoiler les traditions autochtones par les contes et les chants.
Longtemps, cette Abénaquise d’Odanak, une communauté située entre Nicolet et Sorel, a fait des tournées dans les écoles canadiennes pour faire découvrir aux enfants la culture des siens. Dans cet extrait de l’émission La boîte à surprise du 18 novembre 1966 elle s’adresse aux tout-petits. Hélène Loiselle, Mademoiselle Mille-feuilles, l’introduit comme étant « la princesse d’Odanak ». La princesse explique l’importance de l’ours, l’emblème des Abénaquis.
Elle raconte comment de grands colliers confectionnés de dents d'ours servaient à effacer les traces des guerriers. Comment les parures wampum étaient utilisées pour transmettre des messages entre communautés avant de devenir monnaie d’échange avec les Européens. Elle entonne ensuite un énergique chant de guerre en s’accompagnant d’un tambour.
La chanteuse et conteuse entame sa carrière de réalisatrice à l’ONF au début des années 1970.
En 1990, lors des événements d’Oka opposant les Mohawks aux gouvernements québécois et canadien, la cinéaste de l’ONF tourne à l’intérieur du campement des Warriors. Elle y passe en tout 78 jours.