Aidez-nous à voir la lumière au bout du tunnel
TVA Nouvelles
Monsieur le premier ministre,
Dans un point de presse le 2 février dernier, le Dr Boileau a affirmé que nous avions suffisamment de ressources pour prendre en charge les cas de COVID longue au Québec. Qu’il reconnaisse l’existence et l’importance de la COVID longue nous a rassuré.es; cependant, nous ne croyons pas qu’il réalise l’ampleur du travail qu’il reste à faire et la hauteur des ressources qui doivent être allouées pour traiter toutes les personnes touchées par ce problème de santé complexe et méconnu.
Actuellement, ceux et celles qui vivent avec des symptômes persistants de leur infection à la COVID-19 sont dans une situation précaire et doivent se battre, malgré le peu d’énergie que leur laisse la maladie, pour obtenir des services et pour avoir accès à des examens diagnostiques essentiels.
Ces personnes doivent porter à bout de bras leur diagnostic et expliquer que leurs symptômes ne sont pas dans leur tête, ne sont pas l’œuvre d’un épuisement professionnel, d’une dépression ou d’un accès d’anxiété.
Elles se retrouvent sur des listes d’attente interminables et sont parfois confrontées à des médecins qui doutent encore de l’existence de la COVID longue; elles doivent par elles-mêmes glaner des informations à gauche et à droite pour parvenir à découvrir où aller chercher des bribes d’aide, comment participer à des projets de recherche, où être entendues et comprises.
Le gouvernement a le devoir d’offrir un soutien inconditionnel à ces personnes aux prises avec des séquelles à long terme de la COVID-19, dont plusieurs sont ces fameux «anges gardiens» qui, lors de la première vague, travaillaient dans les services essentiels ou ont répondu à l’appel du gouvernement et sont venus prêter main-forte en CHSLD.
Ces personnes, qui ont soutenu leurs semblables malgré les risques qu’elles couraient pour leur propre santé, se sentent maintenant trahies et délaissées par leur gouvernement. Pour ce dernier, elles font désormais partie des statistiques liées à l’absentéisme au travail. Ce n’est pourtant pas par manque de volonté, par anxiété ou par désintérêt envers leur profession qu’elles sont absentes, mais bien en raison des incapacités physiques et intellectuelles qui les rendent inaptes au travail.
Il est moralement intenable de laisser à eux-mêmes autant d’adultes, dont certains sont encore très jeunes et ont beaucoup à apporter à leur société. Il faut rapidement les prendre en charge en mettant sur pied des cliniques multidisciplinaires spécialisées et bien au fait des recherches internationales (cardiologues, pneumologues, infectiologues, immunologues, neurologues, gastroentérologues, otorhinolaryngologistes...).
Il faut aussi que soient disponibles partout au Québec des équipes spécialisées en réadaptation, regroupant des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des psychologues, des diététistes-nutritionnistes et des orthophonistes.