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Agressions sexuelles : une demande d’action collective vise le diocèse d’Amos
Radio-Canada
Un cabinet d’avocats veut intenter une action collective contre le diocèse d’Amos pour des agressions sexuelles qui auraient été commises entre 1940 et aujourd’hui.
La demande d’autorisation a été déposée mardi en Cour supérieure au palais de justice d’Amos par le cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats, qui se spécialise dans ce type de recours.
Il s’agit de la première demande d’action collective déposée dans le district judiciaire d’Abitibi.
La Cour suprême a déjà reconnu que l’action collective était un véhicule procédural qui permettait le mieux l'accessibilité à la justice pour les victimes. Comme vous avez pu le voir, une victime qui se reconnaît et qui voit le nom de son agresseur parmi la liste que j’ai mise dans la procédure, cette victime-là peut nous contacter de façon gratuite et confidentielle. La confidentialité sera garantie, c’est ce qu’on va demander lors d’une audition sur l’autorisation de l’action collective, explique Me Justin Wee, associé du cabinet Arsenault, Dufresne Wee Avocats.
Le demandeur est un homme de 65 ans, dont on ne peut dévoiler l’identité. Il allègue avoir été agressé sexuellement alors qu’il était âgé entre 7 et 11 ans par l’abbé Paul-Émile Bilodeau à l’école Notre-Dame-de-Fatima, à Val-d’Or.
La victime affirme être aux prises avec de nombreuses séquelles psychologiques, ayant notamment souffert d’épisodes dépressifs et fait plusieurs tentatives de suicide. Elle réclame 600 000 $ pour les préjudices qu’elle a subis, pour ses pertes pécuniaires et en dommages punitifs.
Selon la requête, le diocèse d’Amos n’a pas mis en place les mécanismes pour prévenir ou faire cesser la commission d’agressions sexuelles de la part du personnel religieux ou laïc sous sa responsabilité. L’abbé Bilodeau aurait été déplacé à Chibougamau par l’évêque de l’époque, Mgr Joseph-Aldée Desmarais, quand ce dernier a été informé des agressions.
Quand on voit ce que l’évêque de l’époque a fait sur l’abbé Bilodeau, ça démontre clairement, selon nous, la défaillance des autorités diocésaines. Il y a des dénonciations qui sont faites, ils prennent l’agresseur, et le mettent dans une autre paroisse. Ils s’attendent à quoi? Qu’il y ait moins de victimes?, soulève Me Justin Wee.
Quatre autres victimes, tous des hommes, ont aussi informé le cabinet d’avocats qu’ils avaient été agressés par des prêtres du diocèse alors qu’ils étaient âgés entre 10 et 14 ans.