
Agressions sexuelles : les Clercs de Saint-Viateur s’engagent à verser 28 millions
Radio-Canada
Dans le cadre d’une action collective déposée en 2017, la congrégation des Clercs de Saint-Viateur est parvenue à une entente avec les avocats représentant les victimes d’agressions sexuelles commises par certains de ses membres et employés laïcs. Les Clercs verseront ainsi 28 millions de dollars afin d’indemniser les 375 victimes qui se sont manifestées jusqu’à présent.
L’entente doit maintenant être approuvée par la Cour supérieure du Québec.
Toute personne membre de l’action collective qui désirerait s’opposer à l’entente devra pour ce faire se présenter en cour le 17 février. Elle devra auparavant signaler son intention au cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats, qui est responsable du dossier.
L'action collective vise principalement des actes qui se seraient produits au Collège Bourget de Rigaud, mais aussi dans au moins une vingtaine d'autres établissements de la province.
Une entente de principe de 20 millions de dollars avait été conclue en 2015 entre les Clercs de Saint-Viateur et le Centre de la communauté sourde du Montréal métropolitain dans le cadre d'un recours collectif portant sur des agressions sexuelles qui auraient été commises sur une soixantaine d’enfants sourds et muets entre 1940 et 1982.
Plusieurs de ces victimes de l'Institut des sourds de Montréal, qui avaient à l’époque de 7 à 10 ans, et dont beaucoup étaient pensionnaires, avaient d’ailleurs témoigné à l’émission Enquête avoir été battues et violées systématiquement par certains religieux.
Certains auraient même servi d’esclaves sexuels pendant des années.
Un des membres de l'action collective, Denis Chalifoux, avait raconté comment un frère l’avait attiré à plus d’une reprise avec des friandises.
« Il m'assoyait sur ses genoux, sur sa cuisse, il me tenait. Il me donnait un bonbon, en m'appuyant sur le dos. [Il me disait] maintenant enlève tes vêtements. Je me disais : ça recommence. Je pensais que c'était comme ça que ça fonctionnait quand on était au pensionnat chez les frères. »