
Agents de la faune menacés par des braconniers lors d’une opération de protection des caribous
Le Journal de Montréal
Des agents de protection de la faune ont craint pour leur vie, dimanche, quand ils ont tenté d’intervenir auprès d’un groupe de braconniers autochtones qu’ils soupçonnent d’avoir tué 11 caribous sur la Côte-Nord.
«On joue avec la vie et la sécurité des agents, c’est complètement inacceptable», dénonce le président du syndicat des agents, Martin Perreault.
Depuis près d’un mois, six agents sont sur la piste d’un groupe de chasseurs autochtones dans le secteur de La Romaine, au nord de Havre-Saint-Pierre.
La semaine dernière, ils ont trouvé les carcasses de onze caribous forestiers en pleine forêt, mais n’ont pas pu les saisir par manque de temps. Les chasseurs étaient pour leur part introuvables.
Quand les agents les ont finalement retrouvés dimanche, en survolant leur camp à bord de deux hélicoptères, les hommes ont empêché les appareils d’atterrir en les menaçant de lâcher des toiles dans le vent vers les hélices, ce qui aurait pu provoquer un drame, relate M. Perreault.
Bien que les hélicoptères étaient trop hauts pour être en danger, les agents se sont sentis suffisamment menacés pour rebrousser chemin, évitant ainsi un affrontement contre une dizaine d’hommes hostiles à plus de 180km de la première zone habitée.
La Sûreté du Québec indique avoir ouvert une enquête à la suite de la plainte des agents de protection de la faune.
«C’est sûr que ce n’est pas tout le monde qui est content de nous voir quand on arrive. Mais si on ne peut pas faire notre travail à cause d’événements comme ça, on ne pourra pas protéger l’espèce et elle va être chassée jusqu’à l’extinction», prévient M. Perreault.
Le caribou forestier est classé vulnérable au Québec depuis 2005. Sa chasse est interdite depuis 2001, mais les autorités peinent à faire respecter cette interdiction.